Sabrina : Vous enregistriez votre album en septembre, et retourniez déjà en tournée avant même qu'il ne soit mixé. Quel a été le processus de composition ? Avez-vous eu le temps de vous réunir pour composer, écrire ensemble ? Ou cela s'est-il fait sur la route, entre deux concerts, au gré de l'inspiration ?
Andrea : Marco, notre bassiste, qui est aussi le compositeur principal du groupe, a été obligé de se retirer de la tournée pendant un an et demi suite à une blessure au bras. Il est donc resté chez lui. Mais pendant ce temps, il a pu rassembler de nombreuses idées. C'est pour cette raison qu'à la fin de la tournée principale, vers le mois de mai, il avait déjà les démos de la plupart des morceaux et nous les a transmis à Cristina et à moi-même. Nous sommes donc restés à la maison pendant un mois, le temps de nous reposer et d'écouter les chansons. Nous avons également commencé à rassembler nos propres idées. Puis, au cours de l'été, nous nous sommes tous réunis dans le petite home studio de Marco et avons commencé à exposer nos idées, à les écouter. On a essayé de déterminer lesquelles étaient les plus convaincantes. Nous avons alors enregistré les premières démos voix et quand notre producteur Jay nous a rejoint en Italie fin août, on a démarré l'enregistrement. On a donc passé environ un mois et demi en studio, ici à Milan. Vers mi-octobre, nous avions fini, juste avant de partir en tournée avec Paradise Lost et Katatonia, pour les 25 ans de carrière de Paradise Lost. Nous avons réalisé le mixage et le mastering sur la route.
Même si ce n'est pas un concept album, on retrouve un thème très fort commun à toutes les chansons : la confrontation à un monde hostile et la survie. Était-ce une volonté dès le début de la composition ou s'est-il juste trouvé qu'il s'agissait de ce dont vous aviez tous envie de parler à ce moment ?
On a toujours préféré parler de la vraie vie. On a jamais été le genre de groupe aimant raconter des histoires. Mais cette fois, nous avons voulu explorer cette métaphore entre le monde réel et le monde du cinéma, notamment des films d'horreur. C'est donc dans cette optique que nous avons écrit les paroles. Mais de manière plus générale, les paroles de ces chansons s'inspirent de choses que nous avons vécues dans les années précédant l'enregistrement de l'album. Cristina et moi, qui nous occupons en général de l'écriture des paroles, avons décidé de ce que nous pensions être les textes les plus forts pour nos chansons. Cela devait être du vécu, nous n'envisagions pas de parler de quelque chose qui nous est inconnu. Au final, l'album contient des chansons très différentes sur le plan des paroles et de la musique. Par exemple, si on écoute les trois premiers titres déjà diffusés, « Nothing Stands In Our Way », « Die And Rise » et « I Forgive (But I Won't Forget Your Name) », on entend des chansons très différentes, avec des ambiances et des racines très distinctes les unes des autres.
Quand vous avez annoncé votre nouvel album, les fans étaient très intrigués par les titres de vos nouveaux morceaux : la plupart pourrait être issu de la bande son d'un film de zombie. Peux-tu nous dire quelques mots au sujet de chacune des chansons ?
Comme je l'ai dit, nous avons exploré chaque chanson en utilisant cette métaphore utilisant des personnages de films d'horreur pour représenter des sujets de la vraie vie, dont nous avons fait l'expérience.
1. « Nothing Stands In Our Way » : Ce morceau parle des batailles de la vie réelle, des difficultés que l'on doit affronter dans la vie de tous les jours. Il traite de la façon dont il faut rester unis et ne pas regarder en arrière. On a écrit cette chanson de façon à ce qu'elle fasse penser à ces scènes de films où le personnage est sur la route : il conduit droit devant lui, et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Ça parle aussi de la crise économique en Europe, des peines de cœurs dans les relations personnelles, des obstacles de toujours, de la maladie, de la perte d'êtres chers etc... Tous ces problèmes classiques lesquels, mis bout à bout, rendent votre vie plus difficile mais aussi plus intéressante. On apprend de nos erreurs, et rien ne peut nous arrêter tant la musique est ce qu'on aime faire et que c'est notre vie. Comme nous avons peur de rien, nous sommes déterminés à aller de l'avant, en tant que musiciens mais aussi en tant qu'êtres humains.
2. « Zombies » : Comme des zombies nous errons, confus, sans but... Mais on réalise aussi que nous vivons cette vie, dans cette réalité, et qu'il nous faut nous adapter. Nous nous sentons seuls parfois, comme si nous étions dans l'ombre du fait de notre style de vie différent. Mais tous ensembles, nous sommes à l'image d'une armée de zombies : nous partageons la même passion et les mêmes difficultés, en rapport avec notre style de vie.
3. « Hostage To The Light » : Cette chanson parle de zombies ayant peur de l'inconnu, mais tenant tout de même leur chance. Comme des zombies emprisonnés dans leur cage de lumière, nous sommes prisonniers de nos problèmes quotidiens, de nos clichés. Parfois, nous avons l'impression d'être forcés de vivre d'une certaine façon, de devoir suivre certaines règles. Mais en fait, nous ne sommes pas obligés de faire ce que tout le monde attend de nous. Nous n'avons pas l'obligation d'être dans la norme, dans la lumière en permanence. C'est un peu comme ces moments où on vous dit que vous avez péché, alors que dans votre propre référentiel, vous n'avez rien à vous reprocher puisque vous vivez à votre manière.
4. « Victims » : C'est un morceau inspiré par tous les événements négatifs que l'on a pu voir aux infos ces deux dernières années. Il y est question de la crise, des personnes tuées parce qu'elles aiment leur emploi ou leur pays. Et malgré ces années remplies de drames, de crise économique et de personnes suffocantes, notre gouvernement continue de nous mentir. On ne sait plus réellement ce qui se passe. On ne veut plus vivre de cette façon : on en a marre et on aimerait juste vivre nos rêves, tandis qu'ils essaient de les détruire.
5. « Die And Rise » : Pour ce titre, nous avons utilisé la métaphore du vampire. Une personne normale, mourant, puis renaissant en vampire. Nous voulons vivre nos vies pleinement, car la vie a tendance à se régénérer. Nous devons être prêts aux changements, être capable de s'y adapter pour devenir une personne meilleure, capable de gagner en maturité.
6. « I Forgive (But I Won't Forget Your Name) » : C'est une chanson qui parle de trahison. Certaines choses de la vie laissent une trace à ce point permanente qu'elles vous empêchent de détourner le regard, comme une fissure sur un miroir qu'on ne peut pas se contenter de nettoyer. Vous êtes alors capables de pardonner, mais vous ne pourrez jamais vraiment oublier ce qui est arrivé.
7. « Cybersleep » : Celle-ci est une sorte de jeu d'esprit. Ça parle de ces gens qui vivent dans un monde virtuel, sur les réseaux sociaux comme Facebook, où personne n'est vraiment ce qu'il parait être. Sur Internet, tout le monde est un DJ ou un mannequin, et personne ne semble travailler dans un bureau ou dans un magasin. Souvent sur Internet, les gens préfèrent projeter ce qu'ils voudraient être sur ce qu'ils sont réellement. Les paroles évoquent l'idée de vivre sur différents « niveaux » : le morceau est inspiré du film Inception où les personnages vivent plusieurs niveaux de rêves. Parfois, certaines personnes préfèrent vivre dans différents niveaux de monde virtuel plutôt que d'affronter la réalité.
8. « Infection » : Il est cette fois question de ces relations qui peuvent parfois être très addictives. Elles peuvent vraiment vous entraîner vers le fond, faire en sorte que vous vous perdiez véritablement dans l'autre, que vous alliez jusqu'à perdre votre propre personnalité. Mais bien souvent, vous êtes tellement impliqués dans la relation, que vous n'êtes plus capables de réaliser à quel point c'est devenu mauvais pour vous.
9. « I Burn In You » : Cela parle de cet irrémédiable impression de rupture qui peut vous consumer, à la fin d'une relation amoureuse, d'une amitié, ou suite au départ d'une personne qui vous est chère. C'est également ce sentiment qui fait que vous vous sentez perdu après ce grand changement, que vous ne serez plus jamais le même. Et même si vous n'aimez pas cette situation, il faut y faire face.
10. « In The End I Feel Alive » : Il s'agit d'une chanson à propos du manque de confiance en soi que l'on peut ressentir après une expérience négative. Or, il y a beaucoup à en apprendre, pour devenir plus fort. Il y est question de mûrir, de réapprendre à vivre et de passer à autre chose.
11. « One Cold Day » : C'est une chanson à propos de ce sentiment dévastateur de perdre quelqu'un qu'on aime. La pluie, le froid, le gris... semblaient un moyen parfait de représenter le passage de la vie vers la nature. Cette chanson est également un hommage à Claudio Leo, notre ancien guitariste, mort l'année dernière d'un cancer.
Cet album semble au final encore plus sombre que Dark Adrenaline. Avez-vous décidé dès le départ que ce serait le cas, ou est-ce en réunissant toutes les chansons que vous vous êtes rendus compte que le résultat final était globalement plus sombre ?
Les deux. Quand tu écris, tu essaies d'exprimer tes sentiments à ce moment précis, mais c'est aussi quelque chose que nous voulions. En tant que groupe, nous avons toujours été fascinés par le côté sombre des choses. Mais nous avons toujours évolué à mi-chemin, pas comme ces groupes vraiment très sombres, bien que nous ayons toujours eu cette mélancolie et ce côté très sombre dans certaines chansons. Personnellement, lorsque j'évoque des groupes vraiment très sombres, je pense à Lacrimosa par exemple. Mais on peut aussi trouver un côté sombre dans des chansons pop. Il y a donc beaucoup de façons de vivre et d'exprimer cette noirceur. Chacun de nous a sa propre notion de ce qui est sombre. En tout cas, je pense que c'est dans notre nature. Je ne pense pas que nous serions capables de composer un autre style de musique, tout du moins dans ce contexte.
On remarque un son plus heavy notamment dans ton chant qui retourne parfois vers des grunts, comme on en avait dans les premiers albums, ou dans celui de Cristina qui s'essaye même à quelque chose de « rapé » en quelque sorte, dans « Victims ». Est-ce lié à des suggestions de votre producteur ?
Non, c'était nos propres idées. Le producteur intervient beaucoup plus tard dans le processus, quand nous avons fini avec les parties de chant. On a travaillé de façon complètement libre, on n'a pas tellement réfléchi, on a juste suivi le courant. Si nous avions envie de chanter telle partie de telle façon, nous le faisions. Mais dans l'ensemble, je pense que c'est un album très heavy et gothique et qu'il n'y a rien qui sorte vraiment de l'ordinaire. Il y a effectivement ce passage dans « Victims » où Cristina voulait exprimer plus de rage et de puissance. Puis on s'est dit : « si c'est ce que tu veux, alors pourquoi ne pas le faire ? ».
Peux-tu nous dire pourquoi cette fois-ci vous avez décidé de travailler avec le producteur Jay Baumgardner ?
Nous aimons travailler avec des personnes différentes, car à chaque nouvelle rencontre, surtout avec une personne ayant autant d'expérience, tu apprends de nouvelles choses sur le plan créatif. Jay est le genre de producteur qui aime appréhender un projet dans son ensemble. Il écoute tout l'album avec attention, puis nous donne son avis sur les paroles et sur notre façon de chanter. Nous avons beaucoup apprécié de travailler avec lui et Kyle, l'ingénieur du son, qui est un jeune homme très talentueux, car nous avons beaucoup appris à leur contact. Cela dit, lorsqu'on compare le produit final à sa première version, on réalise que les chansons n'ont pas beaucoup changé. Ils abordaient plutôt des aspects techniques, comment les guitares devaient sonner, comment choisir le bon studio et d'autres choses de ce genre. On voulait vraiment travailler avec quelqu'un de différent pour les nouvelles perspectives que cela offre : des vibrations différentes, un peu de fraîcheur dans notre musique. Au fil des années, nous avons tous changé au sein du groupe. Donc on a pensé que ce serait une bonne chose également de travailler avec quelqu'un de différent. Mais l'un dans l'autre, ça reste un album sombre et heavy.
Cet album est le premier depuis Half Life à être enregistré intégralement en Italie, était-ce important de rester proche de chez vous, cette fois-ci ?
En fait, il n'était pas prévu que cela se passe comme ça. Nous devions enregistrer l'album à Los Angeles où Jay possède son propre studio : cela aurait été plus logique et financièrement plus intéressant. Mais pour des raisons personnelles, nous avons du rester à Milan. Nous avons donc décidé d'aller à Officine Meccaniche, un studio « vintage » rempli d'instruments vintage. C'est à cette occasion que nous avons rencontré le propriétaire du studio : Mauro Pagani, un musicien de rock progressif italien. Il possède une gigantesque collection de guitares des années 60/70, et nous avons d'ailleurs eu la possibilité de jouer avec ces instruments. Au final, cela confère à l'album un son un peu différent. Mais ce n'était pas quelque chose de prévu initialement. Il est arrivé, nous a proposé de jouer avec ses guitares : c'était spontané et ça a donné un son particulier à l'album.
Le groupe a le même lineup depuis plus de 15 ans. Or, le premier morceau « Nothing Stands In Our Way » sonne vraiment comme un hymne au « band feeling » et à l'idée d'être ensemble. Était-ce un message important à faire passer ?
Je pense que c'est une chanson représentative de nombreux éléments de Lacuna Coil : l'importance de la mélodie, un son heavy et des paroles fortes. Ça représente bien Lacuna Coil, c'est à notre image et cela véhicule un message sur le courage et la nécessité de continuer à avancer. Le sens des paroles est assez direct : il est question de la passion, de continuer à faire ce que l'on aime. Pour autant, il n'est pas forcément nécessaire que tout soit partagé par l'ensemble du groupe. Certains sont très impliqués, d'autres le sont différemment. Mais le plus important est que nous continuions à nous exprimer au travers de la musique. C'est ce que veulent dire ces paroles : quoi qu'il nous arrive, nous restons forts, et rien ne peut nous empêcher d'exister en tant que groupe.
Vous avez très récemment tourné un clip pour « I Forgive (But I Won't Forget Your Name) ». Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Le clip combine à la fois des scènes du groupe en train de jouer et d'autres avec des éléments plus cinématographiques. Je ne peux pas encore révéler trop de choses... Je pense qu'il sortira très bientôt, mais je n'ai encore rien vu, tout cela est en effet très récent. On y dévoile des costumes très cool et de nouveaux uniformes que l'on portera également sur scène. L'atmosphère sera très sombre, mais contiendra également des éléments italiens, notamment des références au cinéma italien. Mais je peux difficilement t'en dire plus : je n'ai moi-même pas encore vu les images.
Peux-tu nous en dire plus au sujet de la pochette et du titre de votre album ?
Le titre traduit cette volonté de distinguer le vrai du faux. On ne devrait pas chercher à échapper à nos erreurs en nous réfugiant dans nos propres petits mondes virtuels. On devrait essayer de prendre conscience qu'ils ne sont peut-être pas si parfaits. C'est un message qui dit également qu'on ne devrait pas vivre dans une illusion fabriquée. Notre côté sombre n'est pas forcément si différent de celui des autres. On devrait également tacher d'être plus ouverts aux nouvelles expériences, d'apprendre de nos erreurs et des expériences négatives. En ce qui concerne la pochette, il s'agissait au départ d'un dessin de Marco transmis au label, puis conceptualisé et réalisé par un graphiste de chez Century Media. Il s'agit d'une couronne féminine représentée à l'endroit et d'une couronne masculine représentée l'envers : elles symbolisent la dualité de la vie. En fait, j'ai entendu de nombreuses interprétations : quelqu'un m'a dit qu'il avait pensé à un instrument de torture, et pas du tout à une couronne royale. Du coup, je pense justement que le fait qu'on ne sache pas réellement ce que cela représente fonctionne bien avec l'idée de dualité.
Pour terminer, j'ai quelques questions à te poser au sujet de la tournée. Ces deux dernières années, vous avez tourné avec de nombreux groupes : Volbeat, Motorhead, Megadeth, Paradise Lost etc... Quels sont les souvenirs les plus forts que tu as gardé de ces moments ?
Ils sont nombreux, d'autant que la tournée a été très longue et que nous avons joué avec de très nombreux groupes. Un de mes meilleurs souvenirs est lorsque nous traînions dans les loges avec Lemmy (Motorhead) et les autres membres du groupe. Nous ne les avions jamais rencontré, ni avions eu l'occasion de discuter avec eux. Ce sont vraiment des mecs supers. Il y a aussi Dave Mustaine (Megadeth) qui a été très cool avec nous : il nous a accueilli sur la tournée avec une bouteille de champagne. Les autres membres du groupe étaient aussi très sympas et nous avons entamé une excellente relation avec eux. Pour être honnête, à chaque fois que nous sommes partis en tournée, nous n'avons jamais vécu que de très bonnes expériences. Par exemple, nous avons tourné avec les gars de Sevendust pendant trois mois en Amérique et nous avons vraiment eu l'impression de partager ce moment avec nos frères. Ils ont été vraiment exceptionnels : si nous avions besoin de quoi que ce soit, ils s'arrangeaient pour qu'on l'obtienne. C'était pour nous une façon de tourner très différente et positive. Puis nous avons également fait parti de la tournée d'anniversaire des 25 ans de carrière de Paradise Lost. C'est toujours un plaisir de tourner avec eux. Nous avons rencontré les membres de Katatonia : je connaissais leur musique mais je ne les avais jamais croisés et on s'est très bien entendu. Au final, il y a vraiment eu une très bonne atmosphère sur la tournée. Cette année a vraiment été incroyable : nous avons beaucoup voyagé notamment au Vietnam et en Amérique du sud, cela aide à garder un esprit ouvert.
Vous avez visité de nombreux endroits différents. Y a-t-il un endroit en particulier où vous n'êtes pas encore allé et où vous rêveriez de jouer ?
Nous ne sommes jamais allés en Afrique : c'est le seul continent où nous n'avons jamais joué. Alors je dirais peut-être l'Afrique du Sud, parce que je pense que c'est le pays où la scène rock/métal est la plus développée. Donc oui, aller en Afrique du Sud serait une belle opportunité de découvrir un nouvel endroit et une nouvelle culture.
Lors de la précédente tournée, vous avez mis un set acoustique spécial au milieu de vos concerts. Prévoyez-vous déjà quelque chose de spécial pour cette nouvelle tournée ?
Pas pour l'instant, puisque dans un premier temps, nous assurerons la première partie. Cela ne nous laissera pas beaucoup de temps pour faire quelque chose de ce genre. Mais pour la suite, nous avons envie de quelque chose de spécial : nous avons de nombreuses idées, mais nous devons encore nous réunir et discuter tous ensemble de ce qui serait bien et de ce qui est réalisable. Mais il est certain qu'il y aura quelque chose de spécial.
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