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« Il y aura mon album solo et celui avec Árstíðir, ainsi que de nombreux concerts. Et je travaille déjà sur une nouvelle idée pour 2017. »

Interview de Anneke Van Giersbergen (THE GENTLE STORM)

De passage à Paris pour assurer la première partie de Delain, c'est cette fois-ci en tant que chanteuse du projet The Gentle Storm que nous rencontrions Anneke Van Giersbergen. Elle nous faisait l'honneur de répondre à nos questions pour la troisième fois cette année, une interview principalement orientée sur la vie de tournée et sur ses innombrables participations à des projets musicaux.

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Propos recueillis à Paris par Sabrina et Guillaume le 29 octobre 2015, retranscrits et traduits par Sabrina.

Sabrina : The Diary est sorti il y a six mois. Depuis vous avez joué plus de 40 concerts qui ont reçu un grand succès. As-tu déjà eu l'occasion de parler de l'avenir du groupe avec Arjen Lucassen ?

Anneke : Oui, comme tu l'as dit, l'album marche très bien et les concerts aussi. Et puis il y a aussi ce groupe qui est fantastique. Donc j'ai l'impression que tout se met en place de la meilleure des façons. Donc, pourquoi ne pas faire une suite vu qu'Arjen et moi avons créé un groupe pour ce projet ? Mais le fait est que je suis en train d'écrire un album solo qui sera lui aussi heavy/prog, et qu'Arjen est aussi en train d'écrire quelque chose, un album solo ou un album pour son projet Ayreon, je ne suis pas sûre. On va donc d'abord faire ça. Mais après, si on a une bonne idée, pourquoi ne pas faire une suite à The Diary !

Anneke Van Giersbergen avec The Gentle Storm sur la scène du Divan du Monde, le 29 octobre 2015

Guillaume : Pendant chaque concert de The Gentle Storm, tu joues aussi des chansons de The Gathering et de tes autres projets. Tu as aussi tourné avec The Sirens cette année. Comment décides-tu de ce que tu vas jouer sur scène avec un groupe ou avec l'autre ?

Par exemple, il y a des chansons de The Gathering comme « Strange Machines » que je joue à chaque concert que ce soit avec The Sirens, en solo ou pour un autre projet, parce que c'est une chanson que tout le monde a envie d'entendre et dont je suis vraiment fière. Puis je joue toujours aussi du Devin Townsend. Mais avec The Sirens, nous devons créer une setlist pour trois chanteuses, donc c'est encore différent.

Guillaume : As-tu l'impression que le public est différent ou que les attentes diffèrent d'un pays à un autre ?

Oui, en France ou aux Pays-bas où cette musique est plus populaire, le public en attend plus. Bien sûr, il y aussi les différences culturelles. Par exemple, lorsqu'on était en Suisse, les gens étaient très enthousiastes mais beaucoup plus calmes, tandis qu'à Paris, c'était plutôt comme des explosions ! Avec des cultures différentes, on retrouve des attentes différentes. À Paris, Londres ou Amsterdam, les gens sont gâtés : ils peuvent voir des concerts tous les jours. Alors ils veulent de la qualité et ils veulent quelque chose de vraiment bon.

Guillaume : As-tu parfois l'impression que dans certains endroits, les gens attendent plus The Gentle Storm que The Sirens, ou peut-être l'inverse ?

Probablement mais ça reste plus ou moins le même genre, dans les deux cas c'est du rock/métal. Mais je ne sais pas, je pense que dans les pays de l'Est, les gens aiment le métal plus extrême alors que dans les grandes villes, ils apprécient un peu plus de sophistication.

Sabrina : Tu as annoncé récemment la sortie d'un album de morceaux classiques avec le groupe islandais Árstíðir. On n'en sait pas beaucoup plus que ça sur ce projet très intéressant. Peux-tu nous en dire plus ?

Oui, avec plaisir ! Nous avons tourné ensemble pendant un moment avec Pain Of Salvation. Nous avons joué quelques chansons ensemble et ils étaient incroyables. Ils sont un groupe de classique moderne donc ils ont du violon, du violoncelle, des guitares et ils chantent tous magnifiquement bien. Je me suis toujours dit que j'aurais envie de faire quelque chose avec eux, puis j'ai aussi toujours eu envie de faire un album de classique. Mais je ne voulais pas des morceaux classiques très grandiloquents. Je voulais plutôt prendre mes arias préférés et en faire quelque chose de nouveau et plus doux. Donc, je les ai appelés, on a enregistré et ils sont en train de mixer ça en ce moment. Cet album contient quelque chose comme dix morceaux classiques que nous connaissons tous, mais aussi des morceaux folkloriques en cinq langues, y compris le français. Nous faisons « Pavane », qui est une aria française. Ça sortira en janvier et en mars, nous allons faire une tournée de 20 théâtres en Hollande, à la même période où j'écrirai mon album. Donc c'est une période assez chargée !

Le groupe islandais Arstidir, accompagné d'Anneke Van Giersbergen

Sabrina : À propos de ça, peut-on espérer également vous voir en tournée dans le reste de l'Europe ?

Peut-être ! C'est une production un peu étrange parce qu'ils viennent d'Islande, et que je viens de Hollande. C'est un projet essentiellement basé sur la Hollande, mais si ça marche bien ici on pourra tourner dans d'autres pays. Par contre, le planning est déjà plutôt bien rempli : en avril, je vais faire cette tournée acoustique en Europe, ensuite nous allons faire des festivals avec The Gentle Storm, puis enfin, j'enregistrerai mon album solo. Donc 2016 est déjà très chargé !

Sabrina : Et est-ce que vous prévoyez de sortir un single ou clip avant la sortie de l'album ?

Je pense oui ! Je pense qu'il y aura un clip de l'une des chansons.

Guillaume : Tu chantes sur le morceau « Lonesome Clown » sur l'album Death Is Just A Feeling d'Amadeus Awad, un artiste libanais que nous avons découvert récemment. Tu vas aussi le rejoindre sur scène pour un mini show acoustique en Turquie. Peux-tu nous en dire plus sur lui et votre collaboration ?

Avant ça, je le connaissais seulement parce qu'il venait à mes concerts. C'est un gars très sympa et je savais juste qu'il faisait de la musique. Puis il m'a contacté pour me demander de participer à sa chanson, je l'ai écoutée et je trouvais ça très bon. Parce que lorsque tu rencontres des gens et qu'ils te disent qu'ils font de la musique, tu ne sais jamais ce que ça va donner. Il est très sympa et il est à fond dans ce qu'il fait. C'est très agréable de travailler avec lui parce qu'il est vraiment passionné parce qu'il fait. Alors on a fait quelques chansons ensemble et on fera quelques concerts. Et c'est à peu près tout !

Sabrina : J'ai également remarqué qu'il était parfois appelé le Arjen Lucassen du Moyen Orient !

Je ne sais pas si c'est lui qui a trouvé ce nom, mais c'est vrai qu'il fait ce type de chansons très élaboré, oui !

Guillaume : On a vraiment aimé ce qu'on a entendu. Est-ce que tu penses qu'une tournée dans le reste de l'Europe serait possible ?

Non, parce que je suis une guest sur ce projet. Et comme l'année 2016 sera déjà très remplie, je pense qu'il n'y aura rien de plus que ces deux concerts en Turquie.

photo promo Amadeus Awad

Sabrina : Tu es probablement l'une des artistes qui tourne et enregistre des albums avec le plus grand nombre d'artistes différents. Cette année seulement, tu as tourné avec quatre groupes ou projets différents. Est-ce que c'est important pour toi de travailler avec autant de gens différents ou est-ce que tu prends juste les projets que tu aimes sans trop y réfléchir ?

Un peu les deux en fait ! J'adore travailler avec d'autres personnes parce que cela m'inspire et m'apprend beaucoup de choses. J'adore apprendre avec eux. Travailler avec des gens comme Arjen Lucassen ou Devin Townsend est très agréable et je suis très fière de ces collaborations. Puis en tant qu'artiste solo, tu peux travailler sur autant de projets que tu veux, et j'ai aussi de nombreuses idées. Bien sûr, il faut y réfléchir un peu et avoir une stratégie mais j'adore travailler sur différentes choses parce que cela m'apprend beaucoup. Et ce qui est sûr, c'est que je ne m'ennuie jamais !

Sabrina : Tu as déjà plus ou moins répondu à cette question mais as-tu des nouveaux projets à venir ?

Et bien, il y aura mon album solo et celui avec Árstíðir, ainsi que de nombreux concerts. Et je travaille déjà sur une nouvelle idée pour 2017. Donc j'ai largement de quoi m'occuper, et c'est le plus important pour moi. C'est très agréable d'être en tournée avec ce groupe et d'avoir l'opportunité de tourner à nouveau en Europe devant le public de Delain. Je suis très heureuse de voir comment les choses se passent !