Sabrina : Les deux précédents albums se concentraient sur des thématiques liées à la nature et l'écologie. Cette fois, les thèmes sont différents et semblent plutôt s'intéresser au cerveau et à l'esprit humain en général. « At My Door » traite de l'autisme. Pouvez-vous nous dire quels ont été vos autres sujets d'inspiration ?
Heidi : En fait, ça s'est fait un peu comme ça !
Johann : Il y avait déjà quelques bouts de textes existant sur le sujet de l'esprit. Et puis un jour, en revenant du studio, on discutait de Miyazaki, alors on est tombé sur « Spirited Away » et on s'est dit que ça ferait un chouette nom d'album. Et du coup à partir du mot « spirit », on s'est dit qu'on allait faire un album autour des thématiques de l'esprit, l'âme et tout ce genre de choses.
Heidi : Ce qui était d'ailleurs parfaitement en cohérence avec les compositions qui étaient déjà en construction à ce moment là.
Johann : Au niveau des thèmes, on va retrouver l'autisme, la schizophrénie, le stress post-traumatique, la fin de vie donc aussi quelque part tout ce qui a rapport à l'âme.
Guillaume : C'est donc en partie le titre qui vous a orienté vers ces thèmes, c'est plutôt inhabituel...
Heidi : Oui, c'est vrai que d'habitude c'est plutôt l'inverse. Mais lorsqu'on est tombé sur ce titre « Spirited Away », on s'est dit que c'était juste parfait. Et ça a créé un fil conducteur pour le reste. On n'y avait pas forcément réfléchi de cette manière, mais c'est super bien tombé et on s'est aperçu que c'était cohérent.
Guillaume : Vous êtes passés par un projet de crowdfunding pour la réalisation de votre clip consacré au morceau « Only Your Soul ». Pouvez-vous nous expliquer ce choix et la raison pour laquelle votre label ne s'est pas engagé sur le financement de celui-ci ?
(Heidi grimace légèrement)
Johann : En fait, aujourd'hui, tu dois d'abord faire, et ensuite, éventuellement, tu es financé. Mais la démarche est globalement la même dans tous les secteurs. En musique, il faut d'abord avoir l'étincelle et faire les choses. Puis seulement ensuite, éventuellement, les gens vous disent qu'ils vont s'y intéresser.
Heidi : Globalement, c'est une vérité pour tout le monde : il y a de moins en moins d'aide purement financière. Donc ça veut dire qu'il faut de plus en plus être capable de se débrouiller par soi-même. Beaucoup de groupes ont recours à ce système de financement, même des groupes très connus. Je pense notamment à Stream Of Passion, avec qui on va bientôt jouer : ils ont carrément financé leur album avec le crowdfunding.
Guillaume : Justement dans ce cas là, n'avez-vous pas songé à vous auto-produire ? Ou peut-être est-ce trop tôt ou trop cher ?
Heidi : Il y a quand même un intérêt à bénéficier des réseaux de distribution de notre label. Ils ne nous aident pas forcément à produire des choses, mais ils nous aident quand même largement à commercialiser et distribuer. Du coup, le deal est équilibré ! (rires)
Johann : Disons que par nous-même, on fait déjà pas mal de choses. Si en plus il fallait s'intéresser à tous les réseaux de distribution, notamment à l'étranger, ce serait vraiment compliqué.
Guillaume : Vous aviez déjà fait un clip pour le précédent album...
Heidi : Alors en fait, ce n'était pas pour le précédent album : ce morceau était un morceau phare du tout premier album. Et comme nous n'avions jamais fait de clip avec Asylum Pyre, et qu'on aime beaucoup ce morceau, on n'avait pas envie qu'il tombe aux oubliettes. Du coup, on a eu envie d'en faire une réadaptation, puis à l'occasion, on s'est dit : « Pourquoi ne pas faire un clip ? » Ça permettrait de le diffuser et de le remettre au gout du jour en faisant quelque chose d'un peu joli et différent de ce qui avait été fait sur album. Et on a diffusé le résultat au printemps.
Johann : C'était également un petit cadeau pour patienter et préparer le retour, puisqu'on a été absent pendant un certain temps. Et puis ça montre qu'on peut aussi faire des choses en acoustique, éventuellement pour un futur concert plus acoustique.
Sabrina : Peux-tu nous en dire plus sur le sens de la chanson et sur l'histoire racontée par le clip ?
Johann : Déjà, pour commencer, on a choisi ce morceau parce qu'il est assez direct. Mais on a hésité avec de nombreux autres morceaux. Il n'est donc pas impossible qu'on fasse d'autres vidéos plus tard. Sinon, le thème traite des rêves d'enfance brisés. Cela nous a amené à avoir plusieurs images en tête, notamment cette discussion qui est déjà dans les paroles entre l'adulte et l'enfant qu'il a été. Donc à partir de là, on a brodé cette histoire de cette personne qui revient dans sa maison d'enfance, retrouve ses vieux dessins et se rend compte que les choses qu'il avait imaginées, avec son insouciance de quand il était petit, ne sont plus vraies. Tout tourne autour de cette démarche là, de ces images.
Sabrina : Avec ce clip et le début de l'album, les enfants sont aussi assez présents. Est-ce un thème important pour vous ?
Heidi : Je pense que tu parles de « Second Shadow » qui est directement lié au thème du morceau puisque ça été inspiré à Johann par un film dont l'un des personnages principaux est un enfant. Et là c'est l'enfant qui parle.
Johann : C'est « Les Bêtes Du Sud Sauvage » où il y a notamment une petite fille qui se fait torturer. Mais il y a une anecdote là-dessus puisque initialement, ce morceau n'était pas prévu. Déjà, on aime bien imager les morceaux avec des passages parlés, des choses un peu différentes qui racontent une histoire. Il y avait ces paroles qui racontent la relation entre une petite fille et son père, la notion de « vas-y, continue mon combat à ma place ». Et lors de l'enregistrement, alors qu'on écoutait le morceau, j'ai demandé à l'ingénieur du son s'il connaissait une petite fille qui parle bien anglais. Et il m'a dit « oui », il l'a appelé tout de suite. Dès le soir, la petite est venue et elle a enregistré ses quelques phrases. Ça a vraiment été improvisé en une journée. Et au final, on a trouvé ça super joli !
Guillaume : Maintenant, on va parler de la pochette : le style est assez différent de celles des deux précédents albums qui avaient un côté plus coloré et rappelait certaines pochettes de speed ou heavy metal traditionnel. Là on se rapproche plus d'un style heavy, plus sombre. Pouvez-vous nous en dire plus sur la signification de ce visuel ?
Heidi : Oui, pour le côté plus sombre, je suis d'accord, ainsi que sur le fait que ce soit différent des autres pochettes. C'est en tout cas ce qu'on a voulu faire, donc ça tombe bien que ce soit remarqué. De toute façon, on a voulu illustrer la thématique de l'album. On voulait conserver ce personnage féminin qui apparaît sur toutes les pochettes, et on souhaitait illustrer la thématique de l'esprit, de tourbillon de façon abstraite car on ne peut pas vraiment faire quelque chose de très figuratif sur une telle thématique.
Johann : En fait, pour résumer, la phrase qu'on a donné à la personne qui a fait ça était : « On voudrait un esprit visible dans un corps invisible ».
Guillaume : Pour votre clip et votre artwork, vous êtes passés par les équipes françaises de Ashera Production et Mythrid Art. Était-ce important pour vous que ces équipes soient françaises, et comment s'est fait votre choix ? Avez-vous changé d'illustrateur pour souligner l'évolution musicale du groupe ?
Heidi : Le fait de souligner l'évolution musicale, oui c'est vrai. Donc en changeant de personne, on a forcément un résultat qui tranche avec ce qu'on faisait avant.
Johann : Pour ce qui est de travailler avec des français, on ne nous a rien imposé... Je pense qu'on a naturellement été vers des gens qui sont dans notre réseau sans trop se poser de question de savoir si la personne était française ou non.
Guillaume : Je pensais par exemple à la facilité de la proximité géographique, pour pouvoir se rencontrer plus facilement...
Heidi : Même pas en réalité, puisqu'on ne la même pas encore rencontrée, elle habite très loin. Et c'est d'ailleurs la même chose pour le réalisateur du clip : on l'a rencontré le jour du tournage mais avant ça, on a beaucoup bossé par Skype en organisant des réunions vidéo. Mais nous nous sommes vraiment vus pour la première fois que le jour du tournage.
Sabrina : Par rapport aux précédents albums, on retrouve encore des influences différentes. Notamment un chant masculin death/black plus présent et des influences métal nombreuses comme du heavy, du black/death, du prog ou encore du neo metal américain.
Heidi : D'ailleurs, il n'y a pas que du chant black masculin, puisque j'en fais aussi ! Mais c'est vrai que comme Johann chante aussi, on a tendance à ne pas trop se poser de question lorsqu'on entend du chant saturé.
Sabrina : Du coup c'est d'autant plus intéressant parce que ça crée une grande variété dans ton chant.
Heidi : Oui, on aime beaucoup tester des choses différentes, c'est notre côté un peu schizophrène ! (rires) Ces influences assez variées s'entendent dans la musique, mais aussi dans les voix. Comme on est deux à chanter, ça fait déjà deux voix et à l'intérieur de ça, on essaie de beaucoup varier. Johann et moi essayons d'aller vers des chants clairs, des chants saturés, on essaye de beaucoup jouer sur les voix, parce que ça sert le propos.
Guillaume : Et pendant le processus de création, est-ce que vous écoutez beaucoup de musique ou est-ce qu'au contraire, vous essayez de vous isoler pour ne pas vous imprégner d'autres influences ?
Heidi : Je pense qu'au moment où on arrive à l'élaboration de l'album, c'est trop tard dans la mesure où j'ai déjà été influencée par des choses que j'ai entendues. Je ne peux pas m'empêcher de me dire : « ah ça c'est sympa, ça c'est super joli ». Et donc je vais forcément les retenir, parce que ce sont des choses que j'aimerais essayer. Après au moment de faire l'album, est-ce qu'on est plus ou moins influencés ? Je ne sais pas, mais nous sommes de toute façon un peu influencés en permanence. On écoute tout le temps des trucs nouveaux qu'on finit par absorber : des choses qui nous touchent et des choses que nous avons envie d'essayer.
Guillaume : Je suppose que l'éventail est assez large, mais peut-on imaginer que ça puisse aller de la pop au death par exemple ?
Heidi : Oui complètement, ça sort du métal. On a des influences à l'intérieur du métal mais aussi en dehors.
Johann : Ça peut aller de Lady Gaga à David Bowie en passant par Cradle Of Filth.
Guillaume : Je vais mettre les pieds dans le plat... J'ai lu une interview où vous disiez en avoir marre d'être comparés à Nightwish. Donc est-ce que vous écouter du métal à chanteuse, par exemple ?
Johann : Oui, tout à fait. J'ai d'ailleurs aucune honte à dire que j'ai beaucoup aimé Nightwish et que j'aime toujours beaucoup. À l'époque des premiers pas d'Asylum Pyre, cela faisait partie des groupes qui nous ont le plus influencés. Mais aujourd'hui, j'ai du mal à voir la comparaison.
Guillaume : Oui, j'étais d'ailleurs d'accord avec vous à la lecture de l'article.
Heidi : Oui, voilà, on a aucun problème avec Nightwish ou ce style musical. Mais comme nos influences sont quand même très larges, c'est parfois un peu réducteur de toujours ramener ce que l'on fait à ce groupe. Moi-même en tant que chanteuse, il y a une dizaine d'années, j'étais à fond sur Nightwish et Within Temptation, il s'agissait de mes groupes phares. Sauf qu'entre temps, mon éventail d'influence s'est largement élargi ! Par exemple, j'aime beaucoup Sceptic Flesh ou London Grammar qui sont deux trucs complètement différents.
Guillaume : Puisez-vous également votre inspiration dans le cinéma, les séries TV, la littérature, l'actualité, peut-être les jeux vidéo ?
Heidi : Un peu de tout ça en même temps, à part les jeux vidéos, parce qu'on ne joue pas tellement. Sauf à Candy crush sur mon téléphone mais je ne vois pas bien comment lier ça à notre musique ! (rires)
Guillaume : On remarque souvent que les groupes qui tiennent à faire des clips sont souvent de gros consommateurs de séries TV. Qu'en pensez-vous ?
Heidi : Oui, j'avoue : ce côté visuel me fascine, j'adore ça ! Je suis hyper contente qu'on ait commencé à faire des clips et maintenant que nous sommes lancés, on a vraiment envie de continuer, parce que c'est mon ressenti et aussi parce que j'ai pas mal de facilités à associer l'image à la musique pour raconter quelque chose. Cela m'attire donc beaucoup, j'adore les séries, et notamment les génériques. Je suis toujours attentive à la façon dont ils sont faits, j'adore en particulier celui de The Walking Dead, de Penny Dreadfull ou de True Blood. Je trouve qu'ils sont extrêmement bien faits parce que, quelque part, ce sont des mini-clips. Du coup leurs visuels vont m'inspirer. (Heidi s'adresse à Johann) Je ne sais si c'est ton cas ?
Johann : Bon alors, personnellement, je n'aime pas les clips... Enfin, ce n'est pas vraiment que je n'aime pas, mais je trouve que bien souvent, les clips n'ont pas d'histoire. Il y a peut-être des codes à respecter, je ne sais pas... En tous cas, en ce qui concerne nos clips, nous essayons toujours de raconter une histoire parce que je ne vois pas l'intérêt de montrer des mecs en train de jouer.
Guillaume : Dans le métal, il faut admettre que les bons clips peuvent quasiment se compter sur les doigts d'une seule main. Il y a trop souvent le style typique du clip tourné dans un hangar où il ne se passe rien.
Johann : Oui voilà, le hangar, la forêt ou le hall d'immeuble... (rires)
Heidi : C'est pour cette raison que lorsqu'on est parti sur l'idée de ce clip, on a essayé de ne pas tomber dans tout ce qui avait déjà été fait mille fois, parce que c'est vrai qu'il y a certains codes dans le métal qui font qu'on va aller vers telle ou telle type d'imagerie sous prétexte que c'est ce qui se fait habituellement. Mais nous n'avons pas forcément envie de faire ce qui se fait habituellement.
Johann : Voilà, et surtout, on a envie de faire ce qui nous parle, c'est peut-être une erreur d'un point de vue marketing, mais on a envie de raconter une histoire.
Sabrina : D'ailleurs, les fans aussi préfèrent toujours voir des clips un peu originaux avec une histoire. Et c'est vrai qu'on est toujours un peu déçu lorsqu'on tombe sur un clip filmé dans un hangar ou une forêt.
Guillaume : Dans une certaine mesure, votre clip vidéo pour « Only Your Soul » m'a fait penser à un clip de Benighted Soul, pour le morceau « Edge Of Insanity ».
Heidi : Ah oui ! Je vois de quoi tu parles, c'est un super clip d'ailleurs !
Johann : Du coup, on les salue par interview interposée ! (rires) On les apprécie beaucoup, ce sont des amis. Mais sinon, effectivement, tout ce qu'on voit ou entend peut nous inspirer. Par exemple, pour « Fly », l'inspiration a été la photo d'une femme africaine en train de mourir, sur un sol craquelé. Pour « Shiver », c'est une série où il y avait un personnage qui souffrait du syndrome post traumatique. Mais ça peut aussi être tiré de nos vies personnelles.
Sabrina : Une petite tournée en première partie de Stream Of Passion est prévue pour décembre. Prévoyez-vous d'autres dates ? Peut-être en tête d'affiche ?
Johann : Pour le moment c'est en cours de préparation, c'est sur le point d'être annoncé. Et puis, pour en revenir au début de l'interview, ce sont des choses qui ont un coût non négligeable et qui peuvent parfois bloquer un certain nombre de projets ambitieux.
Guillaume : Cette semaine, un texte de loi visant à imposer aux radios françaises une plus grande diversité de chanson en langue française a été adopté. Cela m'amène à vous poser deux questions : avez-vous déjà songé à chanter en français, et connaissez-vous les conditions à rassembler pour qu'un groupe de métal français puisse être diffusé sur des ondes radiophoniques ou à la télévision en France ?
Johann : Alors oui, on a déjà songé à chanter en français sur quelques titres. On ne l'a pas encore fait, mais on n'écarte pas cette éventualité.
Guillaume : Mais est-ce que tu penses que cela vous ouvrirait plus de portes en France ?
Johann : Je ne pense pas. Certains groupes de métal chantent en français et je n'ai pas l'impression que ça les aide tellement. Il faudrait demander à nos futurs « co-afficheurs » Elyose qui chantent en français. Personnellement, je ne serais pas contre de chanter en français, mais je le ferais pour avoir des belles paroles, pas pour les quotas.
Guillaume : En fait, ma question est plus vaste, elle concerne la diffusion du métal en général. Je me disais que c'était peut-être plus facile à la radio, qu'à la télé même s'il existe des chaines comme MCM ou MTV Pulse.
Heidi : Il existe des stations de radio qui diffusent du métal mais il s'agit souvent de radios associatives ou de web radios. Malheureusement la diffusion du métal reste très underground. Ce n'est pas nouveau et c'est souvent culturel. Tu as des pays comme la Finlande où les groupes de métal entrent sans problème dans les charts et finissent numéro 1. Le métal est perçu comme une musique normale et ça ne choque personne. En France, ça reste très underground et c'est très difficile d'en sortir.
Johann : Il y a aussi la question de l'habitude de l'oreille. J'écoute régulièrement des radios, pas forcément musicales d'ailleurs, mais si d'un coup ils passaient du métal entre deux émissions, les gens ne comprendraient sans doute pas.
Guillaume : Donc si je résume, votre réseau de diffusion passe essentiellement par des webzines et des web radios amateurs ?
Heidi : Oui, tout à fait. De toute façon, l'accès aux gros médias, qu'ils soient écrits, radio ou télé, est quasiment mission impossible.
Johann : Et puis malheureusement pour passer dans ces gros médias, il faut parfois payer.
Guillaume : D'autant qu'il faut également parfois payer pour être en première partie de certains groupes sur les tournées.
Johann : C'est vrai. En général, on essaie d'éviter ça et de refuser ce système, mais il s'agit malheureusement de quelque chose qui se démocratise de plus en plus.
Guillaume : Entre les deux précédents albums et celui-ci, percevez-vous que les choses décollent et marchent mieux pour vous ?
Heidi : Pour cet album, c'est encore trop tôt pour le dire, même si les premiers retours ont été plutôt bons. En revanche, entre le premier et le deuxième, c'était assez flagrant en effet. Il s'est passé pas mal de choses, on est vraiment sur une pente ascendante et on est très content, pour l'instant. Maintenant, reste à voir l'accueil que recevra Spirited Away.
Johann : Aujourd'hui, on réalise qu'on a réussi à caler une trentaine d'interviews en quelques jours et que le clip a déjà enregistré pas mal de vues, donc c'est encourageant, même si ce n'est que le tout début.
Sabrina : Une question plus personnelle pour terminer. Avez-vous une autre activité professionnelle en dehors d'Asylum Pyre ou arrivez-vous à vivre de votre musique ?
Heidi : Personnellement, je vais dire à moitié oui car je travaille dans la musique : je suis professeur de chant indépendante. En revanche, en tant que chanteuse, je ne peux pas vraiment dire que ça remplisse mon frigo, non. (rires)
Johann : De mon côté, je suis chef d'un bureau d'étude d'une quinzaine de personnes dans l'aéronautique. Donc finalement, c'est comme avoir deux boulots. Soir et week-end, il faut se remettre au travail pour le groupe.
Heidi : De toute façon, développer un groupe ne se fait pas en restant les bras croisés sur un canapé. Il y a effectivement un gros travail à fournir, et même si on est bien entouré, qu'on a des gens qui nous aident, ça représente beaucoup de temps.
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