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« Nous voulons vraiment à nouveau faire quelque chose avec un orchestre symphonique dans le futur. Nous avions déjà pas mal de plans, mais tout a changé en raison de la pandémie. »

Interview de Mark Jansen (EPICA)

Echanger avec Mark Jansen à quelques jours de la fin d'une année 2020 à oublier sur bien des plans est un plaisir sans faille. Evidemment, nous aurions préféré rencontrer le maestro directement en face-à-face sur les canapés confortables d'un hôtel parisien. Mais ne boudons pas notre plaisir d'avoir pu réaliser cette interview via Skype, au cours de laquelle, Mark, confiné en Italie, nous parle longuement d'Ωmega, le huitième album studio des néerlandais d'Epica.

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Propos recueillis via Skype par Nicolas, Sabrina et Guillaume le 29 décembre 2020, retranscrits et traduits par Sabrina.

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Guillaume : Tu vis désormais en Sicile, or nous avons vu que l'Etna est entré en éruption il y a deux semaines. Est-ce inquiétant ou quelque chose de finalement assez habituel ?

Mark : C'est quelque chose d'assez habituel. L'Etna entre en éruption plus ou moins chaque année. Parfois c'est une grosse éruption, parfois c'est plus petit. Et je vis à une centaine de kilomètres de l'Etna, donc je ne me rends pas toujours compte qu'il entre en éruption. Les gens m'appellent toujours et me demandent si je vais bien, alors je demande ce qu'il se passe. Puis je vois aux informations que l'Etna s'est réveillé. Mais cette dernière éruption, je ne l'avais même pas remarquée.

Photo de Mark en Sicile

Guillaume : Début 2020, Epica se réunissait pendant une semaine pour composer l'album. Aujourd'hui, nous savons qu'il sortira en février prochain (NDLR : Ωmega est sorti le 26 février 2021). Peux-tu nous dire quelle a été l'histoire d'Ωmega durant cette année compliquée ?

Heureusement, l'enregistrement de l'album était presque terminé lorsque la pandémie a frappé, donc nous n'avons pas eu trop de mal à faire l'album. Ce n'est que la dernière partie de l'enregistrement qui était compliquée. Je ne pouvais pas enregistrer mes parties de chant au studio (NDLR : aux Pays-Bas), donc j'ai dû le faire à la maison. Heureusement, j'ai un home studio donc j'ai pu enregistrer avec mon propre matériel. Simone aussi a dû trouver un studio à Stuttgart pour enregistrer ses parties. En revanche pour le reste, toute la musique et toutes les paroles étaient déjà terminées : la pandémie ne nous a donc pas beaucoup touchés du point de vue de l'enregistrement. C'est juste que nous ne pouvions pas partir en tournée, et c'était un peu dommage bien sûr. Mais c'est quelque chose qui échappe à notre contrôle, et nous devons attendre patiemment de pouvoir refaire des concerts.

Sabrina : Pour un groupe comme Epica qui est toujours sur la route, en train de composer ou d'enregistrer quelque chose, qu'est-ce que cela vous fait de devoir attendre ?

C'est une longue attente d'autant plus que personne ne sait combien de temps cela va durer. Cela peut prendre quelques mois mais je pense personnellement que cela va prendre plus de temps, peut-être un an de plus, deux ans de plus, qui sait ? C'est un peu difficile de ne pas être capable de planifier. Il y a toujours quelque chose qui change ou une nouvelle mutation. Personnellement, je ne suis pas vraiment dévasté par cela, c'est juste comme ça, et les choses se passent comme elles doivent se passer. Puis quand nous pourrons à nouveau tourner, nous serons plus que prêts.

Guillaume : On a pu lire récemment que la direction de cet album se situe entre Design Your Universe et The Quantum Enigma. Vous en êtes vous rendu compte tardivement ou aviez-vous choisi cette direction volontairement ? Et à ton avis, quelles sont les différences entre Ωmega et The Holographic Principle ?

C'était une décision consciente d'aller dans cette direction, mais cela étant dit, nous suivons toujours le courant. Nous avons une direction en tête et nous en discutons dès le départ. Mais après cela, nous laissons les choses se faire comme elles viennent. Parfois, une chanson que nous n'avions pas prévue d'écrire de cette façon nous vient, et si c'est cool, nous laissons faire. Puis, une fois qu'on a une bonne sélection de chansons, on commence à voir ce qui manque et à écrire un peu plus dans cette direction, pour aboutir sur un album bien équilibré. Et justement, c'est la différence entre The Holographic Principle et Ωmega : Ωmega est plus équilibré en terme de chanson car pour The Holographic Principle, nous avions composé beaucoup de titres et mettions ensuite les meilleures dans l'album. Avec Ωmega, nous avons cherché à faire un album cohérent où toutes les chansons se suivent logiquement. Au niveau du mixage, nous donnons désormais la priorité à certains instruments. Parfois, la guitare est plus en avant, parfois c'est l'orchestre, au lieu de pousser tout en force tout le temps. Je pense que cela donne plus de respiration dans le mixage et plus de plaisir à l'écoute.

Guillaume : Concernant le processus de composition, Simone a déclaré récemment que « certaines chansons sont terminées très rapidement et certaines peuvent prendre une éternité ». As-tu ressenti la même chose en composant des chansons pour Ωmega ? Lesquelles étaient faciles ou difficiles à composer et pourquoi ?

Par exemple, « Kingdom Of Heaven part 3 » était une chanson très complexe et plus longue, que le type de chanson qui vous vient naturellement avec une structure de base refrain / couplet / refrain. Je pense donc que c'était la chanson la plus longue à écrire et composer, en raison de sa complexité. Et la plus simple ? Difficile à dire pour les chansons que je n'ai pas composées moi-même. Quand Rob a composé « Rivers », par exemple, je n'étais pas là. Mais pour ce que j'ai personnellement écrit, la plus facile était « Freedom » parce que c'est aussi la première que j'ai écrite. J'ai composé le premier riff sur la route, pendant le soundcheck. J'avais un peu de temps et je jouais un peu. J'ai trouvé le riff pour le pont et le reste de la chanson s'est rapidement construit autour de ça.

Photo promo de Rob d'Epica (2020)

Sabrina : Les titres de vos chansons se lisent souvent (et plus encore sur Ωmega) comme des titres de publications scientifiques ou académiques, avec un titre court et un sous-titre « expliquant » un peu plus la chanson. Est-ce ainsi que vous envisagez vos chansons ?

Pour moi, le choix des titres est le même genre d'art que l'écriture de paroles ou de chansons. J'essaie toujours de faire en sorte que le titre soit aussi attrayant que possible. Je veux que ce soit beau, mais aussi que ça donne un bon aperçu de ce que l'on peut trouver dans les paroles. J'essaye donc toujours de chercher le sens mais aussi une sorte de beauté dans les mots. C'est pourquoi j'ajoute souvent une sorte de sous-titre parce que je pense que je ne peux pas tout mettre dans le titre court.

Nicolas : Selon le communiqué de presse, Ωmega peut être considéré comme le dernier volet de la trilogie métaphysique commencée par The Quantum Enigma. Comment vois-tu les choses, et penses-tu qu'Epica en aura fini avec ces thèmes après Ωmega et entamera de nouveaux thèmes à l'avenir ?

Et bien, nous n'avons pas encore pensé au prochain album, donc c'est quelque chose qui ne nous viendra à l'esprit que dans les années à venir. Pour tous les albums passés, il est plus facile de dire comment cela s'est passé. Mais pour ce qui reste à venir, c'est différent. Nous n'en avons pas encore discuté et je n'ai personnellement aucune idée de ce que sera le thème du prochain album et où il ira. Tout dépend de la façon dont Ωmega sera reçu et dont il sonnera lorsque nous jouerons les chansons en concert. Et puis à la suite de cela, nous verrons quelle sera la prochaine étape musicale et thématique.

Guillaume : En écoutant des interviews plus anciennes, nous avons appris que Simone adore le cinéma, apprécie l'horreur, le fantastique et les films de Tim Burton. Nous avons également appris que tu aimes regarder le service de streaming Gaia. Peux-tu nous en dire plus sur Gaia, son influence dans Ωmega et comment parvenez-vous à combiner des thèmes apparemment peu liés ?

Oui, parfois c'est assez différent et parfois c'est plus uni. En gros, je pense que nous avons été inspirés par les mêmes thèmes pour cet album. Il y a même une chanson, « Freedom », pour laquelle nous avons écrit les paroles ensemble. Je pense donc que sur cet album, plus que jamais, nous nous sommes intéressés aux mêmes thèmes. Et dans le passé, pour certaines chansons, nous avions des thèmes complètement différents. Nous avons juste écrit les choses à propos desquelles nous aimions écrire et avons suivi le courant. Nous planifions toujours un album ensemble donc même lorsque les thèmes ont apparemment parfois très peu de liens, une fois que les chansons sont réunies, nous trouvons toujours des connexions. Concernant le service de streaming Gaia, j'adore le regarder, mais comme tout autre service de streaming, vous avez des documentaires de qualité mais aussi des choses à jeter. Il faut donc beaucoup trier pour trouver les perles. J'adore par exemple regarder les documentaires de Gregg Braden, un scientifique qui a également beaucoup de connaissances spirituelles. Et il combine ces thèmes. Personnellement, je m'intéresse toujours aux documentaires scientifiques puisque j'ai moi-même un diplôme scientifique en psychologie. Et je m'intéresse aussi à la spiritualité et j'essaie toujours de combiner ces deux mondes apparemment opposés. Sur Gaia, ils essaient de faire la même chose et c'est toujours fascinant de découvrir des points de vue très différents sur des idées que j'ai moi-même.

Studio vlog press listening session (EPICA)

Sabrina : Il semble y avoir un thème récurrent sur cet album, celui de l'opposition entre lumière et obscurité, bien contre mal, alpha vs omega, le début et la fin. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez décidé à l'avance ou est-ce que c'est arrivé naturellement, lorsque vous avez apporté les chansons que vous aviez écrites ?

Nous composons toujours la musique en premier, puis nous commençons à écrire sur des thèmes qui nous intéressent tous. Je lisais moi-même des livres et regardais beaucoup de documentaires sur ces thèmes opposés, notamment sur la Table d'Emeraude. Je suis tombé sur ce livre et j'ai commencé à le lire. Ce sont de vieilles tablettes de sagesse très sacrées qui existaient avant même des livres comme la Bible et le Coran. Et on peut voir aussi que de nombreux livres s'en inspirent. On les voit sous différentes formes et il est très intéressant de connaître l'origine de ces histoires, en particulier la façon dont on peut les interpréter de plusieurs manières, comme la Bible par exemple. Pour moi, c'est drôle quand les gens disent que ces textes se comprennent d'une façon précise et qu'il n'y a pas à en discuter. Mais même lorsque vous lisez la Bible, il existe de nombreuses interprétations possibles. Je préfère toujours que les gens soient ouverts d'esprit et à la discussion, plutôt que de dire « c'est la vérité et c'est comme ça ». Je fuis ce genre de discussion parce qu'il n'y a rien à apprendre et à en tirer avec ces gens. J'ai donc lu la Table d'Emeraude et cela m'a beaucoup inspiré. Je l'ai beaucoup utilisé dans les paroles. On peut y lire de nombreux thèmes opposés comme le bien et le mal, ou la lumière et les ténèbres. Mais nous savons aussi que ces opposés sont en chacun de nous, à l'intérieur de nous. Et certaines personnes ont un peu honte de leur côté obscur, alors qu'il n'y a pas de quoi avoir honte puisque tout le monde en a un. Aussi, si vous avez des pensées sombres et que vous vous dîtes "comment puis-je penser à quelque chose d'aussi horrible ?", il n'y a pas de quoi avoir honte. C'est tout à fait naturel tant que vous ne passez pas à l'acte s'il est questions de poignarder quelqu'un avec un couteau ou quelque chose comme ça. (rires) Si vous repoussez ce côté obscur, il finira par remonter à la surface. Il est très intéressant d'observer vos propres pensées sombres, tout simplement. Ensuite, arrive un moment où c'est à vous de décider ce que vous voulez en faire. Vous pouvez laisser le côté sombre prendre le pas ou laisser votre bon côté émerger à la place, et être une bonne personne.

Nicolas : Peux-tu confirmer que vous avez un invité sur « Code Of Life » ?

Je ne sais pas si on peut parler d'un invité, car il s'agit plus d'un rôle d'ambiance. Nous avions cette chanson et pensions vraiment qu'il y aurait quelque chose qui pourrait être ajouté avec un chanteur spécifique à l'esprit. (rires) Heureusement, il a dit oui et le résultat est vraiment incroyable. Mais je ne suis pas sûr d'être autorisé à donner son nom pour l'instant... (rires)

(NDLR : il a été depuis confirmé que Zaher Zorgati de Myrath chante sur « Code Of Life », tandis que Vicky Psarackis de The Agonist chante sur « Twilight Reverie »)

Sabrina : Pour la première fois, sur Ωmega, vous avez enregistré avec une chorale d'enfants et avons appris qu'il s'agit de celle dont les enfants de Coen font partis. Qui a eu l'idée et pourquoi avez-vous décidé de l'utiliser pour ces chansons spécifiques ?

C'était effectivement l'idée de Coen parce que ses enfants chantent dans la chorale. Pour lui, c'était un souhait personnel d'avoir une chorale d'enfants sur l'album et c'est devenu réalité. De toute façon, il est le responsable des chœurs pour le groupe et il a un droit de veto à ce sujet. Même si nous discutons de tout dans le groupe, il est le responsable principal de la chorale. Donc, s'il a une vision précise à ce sujet, nous l'écoutons car c'est sa responsabilité et il fait toujours un excellent travail. Alors quand il a eu l'idée de la chorale d'enfants, nous avons tout de suite été enthousiastes à ce sujet. Il a également choisi les parties des chansons où il pensait que cela irait bien et je dois dire qu'il a pris d'excellentes décisions.

Nicolas : Un jour, tu as dit que tu étais déçu lorsque des chansons sortent uniquement en bonus, et c'est pour cette raison que vous avez souhaité sortir un EP après The Holographic Principle. Du coup, avez-vous également des morceaux inédits de la session d'enregistrement de Ωmega, pour un futur EP ?

Cette fois, nous nous sommes concentrés uniquement sur les morceaux de l'album. Donc nous avons déjà fait une première sélection des meilleurs morceaux avant l'enregistrement et avons travaillé très dur dessus. Donc, cette fois, il ne reste qu'un morceau, et ce n'est évidemment pas suffisant pour un EP. Mais nous le sortirons d'une façon ou d'une autre à l'avenir.

Studio vlog acoustic version (EPICA)

Nicolas : Tu as dit récemment que pour toi, Epica est et restera du Heavy Metal. Est-ce la raison pour laquelle tu ne t'es pas impliqué dans la version acoustique de certaines chansons ?

Oh... Je suis impliqué dans ces chansons acoustiques, mais j'étais en confinement en Italie donc je ne pouvais pas être présent à l'enregistrement. Beaucoup de gens m'ont demandé pourquoi je n'étais pas dans la vidéo. En réalité, j'étais impliqué via Internet. J'ai également fait des arrangements pour ces chansons et j'ai envoyé pas mal de fichiers par Internet. Par contre, je ne pouvais pas être physiquement présent. Je n'étais même pas autorisé à quitter ma maison à ce moment-là, je n'avais donc pas le choix.

Nicolas : Penses-tu qu'un jour, vous pourriez enregistrer des versions acoustiques pour des chansons plus anciennes ?

Oui, peut-être bien que dans le futur, nous ferons un album acoustique. C'est une possibilité en tout cas. Mais c'est une vieille idée que nous avons depuis longtemps et qui n'est pas encore arrivée. Mais oui, je pense que tôt ou tard, nous ferons quelque chose comme ça.

Guillaume : Même si vous vivez loin les uns des autres, avez-vous envisagé de jouer des concerts diffusés sur internet ?

Sans doute, à un moment donné, si cela prend trop de temps avant que nous soyons autorisés à tourner à nouveau, nous devrions faire avec les options qui nous restent. Ce n'est pas ma préférence, mais c'est mieux que rien. Donc s'il faut un certain temps pour que les choses rouvrent, nous ferons certainement un concert en streaming video sur Internet.

Nicolas : Il y a 7 ans, vous avez enregistré un concert avec un orchestre complet, suivi de la sortie du DVD Retrospect. Aujourd'hui, Epica est plus orchestral que jamais, vous sortez la version orchestrale de chaque album. Du coup, prévoyez-vous de faire un autre concert avec un orchestre symphonique, éventuellement pendant la tournée Ωmega ?

Oui, nous voulons vraiment à nouveau faire quelque chose avec un orchestre symphonique dans le futur. Nous avions déjà pas mal de plans, mais tout a changé en raison de la pandémie. Donc nous devons voir quelles autres possibilités nous avons. Mais pour le moment, il n'est simplement pas envisageable de faire de tel projet sur des évènements qui impliquent autant de personnes. Nous verrons ce qui se passera dans le futur et à partir de là, nous verrons si nous pouvons réaliser nos idées ou si nous devons les garder au frais un peu plus longtemps. (rires)

Pochette de l'album Omega (2021)

Nicolas : Que peux-tu nous dire sur la signification de la pochette d'Ωmega ? Nous avons remarqué que la même personne est représentée six fois, devant le labyrinthe, dans des états différents (dormir, chercher, questionner, trouver...). Y a-t-il une personne représentée pour chaque membre du groupe ?

Ecoutez la réponse de Mark

Dans la vie, les gens n'ont qu'une perspective, la leur. Ainsi, chaque personne qui vit sur cette planète a une vision unique du monde. C'est pourquoi il est si important d'être ouvert aux idées des autres parce que personne n'a le même point de vue que quelqu'un d'autre. C'est cette idée qui est représentée dans cet album. Mais il s'agit aussi de la manière dont une même personne peut avoir un point de vue différent à différentes périodes de sa vie. Certaines circonstances de la vie peuvent vous donner une perception différente ou une nouvelle sagesse, ou une révélation qui vous fait penser autrement. Et je vois personnellement la vie comme un grand labyrinthe. Vous vous ennuyez dedans et vous devez ensuite trouver votre chemin. Et les personnes très curieuses veulent explorer tous les coins du labyrinthe, ou voir comment passer au niveau suivant, ou arriver en son cœur. Certaines personnes sont satisfaites et restent dans un coin toute leur vie, ce qui est bien aussi. Mais je suis personnellement un gars qui essaie d'explorer tous les recoins, toutes les options et voir jusqu'où il peut aller. Et c'est tout ce qui est représenté sur cette illustration que Stefan Heilemann a réalisée. Quand notre album est prêt, on lui envoie toujours la musique et les paroles, ainsi qu'une courte description, puis il en fait quelque chose. Il nous surprend toujours d'une manière ou d'une autre parce que nous ne voulons pas lui imposer la moindre direction : juste quelques idées puis il trouve le reste tout seul.

Clip video de Abyss Of Time (EPICA)

Nicolas : Aujourd'hui, la plupart des groupes ne sortent qu'un seul clip par album, et parfois quelques lyric video supplémentaires. Vous, au contraire, avez déjà sorti deux clips complets, dont un en animation, avant même la sortie de l'album. La partie visuelle d'un album est-elle toujours importante pour vous ? Envisagez-vous de sortir un troisième clip ?

Il va y avoir quatre clips au total. Deux sont déjà sortis et deux autres arrivent (NDLR : au moment de l'interview, Freedom et Abyss Of Time étaient déjà diffusés, Rivers et Skeleton Key ont été diffusés depuis). Pour nous, l'aspect visuel est très important, surtout lorsque l'album sort si longtemps après l'avoir terminé. C'est bien que nous puissions déjà publier les clips car sinon, l'attente aurait été trop longue pour nous. De cette façon, les fans peuvent déjà entendre de nouvelles chansons et s'habituer lentement au son du nouvel album. Donc pour nous, c'est un aspect très positif de pouvoir au moins travailler sur les clips et les diffuser.