Dans l'interview qu'il nous a accordé le 25 février 2014, Tony Kakko nous assure que « Sonata Arctica revient avec un album plus power métal que tout ce que [le groupe a] fait depuis Reckoning Night ». Même l'ancien logo et le loup, leur mascotte, sont de retour sur la pochette ! Alors, du coup, on a l'air con avec notre « Sonata n'est plus un groupe de speed/power métal, que cela soit clair ! » de 2012 !

Sauf que, voyez-vous, avec Monsieur Kakko on n'est pas d'accord... Il suffit de réécouter Ecliptica et Silence quelques minutes pour voir que Pariah's Child est à des kilomètres de ce style ultra rapide, simple mais efficace. Mais ce n'est pas si grave, mon cher Tony, parce que Sonata Arctica fait de la bonne musique quelque soit son tempo.

Pariah's Child est même très varié et pourra plaire à bon nombre de métalleux. « The Wolves Die Young », a très logiquement été choisi comme premier single : ce titre direct et efficace introduit ce nouvel opus sans dérouter et a la particularité de présenter le nouveau bassiste Pasi Kauppinen grâce à un solo dès son intro. Tout aussi entêtant, le second single « Cloud Factory » décrit la condition fataliste des employés d'usines de petites villes. Du Springsteen à la sauce Sonata !

En dehors de ces deux titres et de « Running Lights » plutôt simple en construction également, l'album propose des morceaux complexes, à l'image des derniers albums du groupe : « Take One Breath » trouble avec son rythme inhabituel, « Blood » semble être construit de 58 parties (comment ça, j'exagère ?), « What Did You Do In The War, Dad ? » passe d'un tempo lent et mélancolique à des solos qui appellent au headbang. Pour ceux qui ont aimé « Shitload O' Money » sur le précédent album, « Half a Marathon Man » et « X Marks The Spot » sont deux morceaux qui sentent le heavy-qui-tache à plein nez et qui vous plairont donc sans aucun doute !

N'oublions pas « Love », la seule ballade de l'album, qui fonctionne très bien. Un morceau épuré qui se termine en beauté grâce à ses guitares parfaitement mises en avant. Enfin, Sonata Arctica conclut Pariah's Child avec un titre gargantuesque : « Larger Than Life ». À l'écoute de ce titre, très inspiré orchestralement, on ressent l'influence de Nightwish ou de musiques de films. De nombreuses parties variées tissent la toile de fond de cette histoire traitant de la célébrité.

Vous l'aurez compris : vous trouverez certainement dans l'éclectisme de « Pariah's Child » le Sonata Arctica que vous aimez ! Et pour ce qui est du retour au speed, allez voir le groupe en live près de chez vous (le 23 avril au Bataclan, pour les Parisiens) puisqu'il fait la part belle aux albums de ses débuts, pour fêter les 15 ans de sa carrière.