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« On a bu énormément de café, joué beaucoup de guitare et les choses sont peut-être allées un peu vite. Car désormais je me dis : comment vais-je arriver à jouer ça en live ? »

Interview de Michaël Amott et Alissa White Gluz (ARCH ENEMY)

Après le départ de Christopher Amott, remplacé depuis par Nick Cordle, et la décision d'Angela Gossow de quitter le groupe, nous savions que Arch Enemy serait désormais armé de sang neuf. C'est seulement en mars dernier que nous apprenions l'arrivée d'Alissa White-Gluz pour prendre la relève d'Angela. C'est aussi dans ce contexte, qu'à peine un mois plus tard, nous avions la chance d'interviewer Michael Amott et Alissa.

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Propos recueillis à Paris par Pierre-Manu et Guillaume le 19 avril 2014, et traduits par Sabrina.

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Pierre-Manu : Alissa, du point de vue des fans, tout est allé très vite : le changement de line-up et la sortie de l'album. Quand as-tu vraiment commencé à travailler sur des chansons de Arch enemy, qu'elles soient nouvelles ou anciennes ?

Alissa : Arch Enemy est un groupe très sérieux, c'est vraiment bien plus un groupe qu'une entreprise. On ne réfléchit pas au bon moment pour sortir ceci ou cela, mais on savait qu'on devait faire un album qui tue. Un peu plus tôt l'année dernière, Angela m'a écrit et m'a demandé d'entrer en relation avec Michael parce qu'ils avaient besoin de me parler. Et quand ils l'ont fait j'ai appris qu'Angela ne voulait plus être que manager et donc qu'ils souhaitaient que je la remplace au chant pour qu'ils puissent continuer à faire de la musique. À partir de là, on a cherché à savoir si cela pouvait marcher, si ça sonnerait bien avec mon chant sur certains morceaux enregistrés par Angela, en gros, si on pouvait travailler ensemble, écrire ensemble et enregistrer des démos. Au final, tout cela a eu l'air de plutôt bien marcher donc on a entamé le nouvel album. Parce que pour annoncer une nouvelle comme celle-là aux fans, le meilleur procédé était de leur montrer le résultat tout de suite. On estimait pas très respectueuse l'idée de leur donner l'info et rien d'autre. Et comme ces fans sont très fidèles, nous voulions être sûrs qu'ils sauraient à quoi s'attendre musicalement, mais qu'ils auraient aussi des photos et pleins d'autres goodies. En fait, c'est un sujet assez sensible parce que d'un côté on a envie que les fans sachent tout ce qui se passe dans le groupe, et de l'autre on a juste envie de leur dire que tout va bien et qu'on fait de bonnes chansons. Ça a représenté beaucoup de travail, ça a été graduel mais ça semblait aussi aller très vite.

Alissa à l'occasion de notre interview le 19 avril 2014 à Paris

Guillaume : Michael, les chansons étaient-elles déjà composées d'un point de vue instrumental avant qu'Alissa rejoigne le groupe ?

Michaël : Oui, cinq d'entre elles l'étaient. Je suis parti aux Etats-Unis en mars pour travailler dessus et y amener beaucoup d'idées. J'ai rendu visite à notre guitariste Nick qui habite en Virginie, juste pour être en dehors de chez moi, pour travailler sur de nouvelles chansons sans être dérangé. Je suis donc revenu des Etats-Unis avec cinq chansons, mais toutes instrumentales. Et quand Alyssa a rejoint le groupe, je lui les ai données et elle a commencé à écrire des paroles pour certaines. En fait, j'avais quelques idées, on avait une sorte de démo mais pas de vraies chansons : juste quelques phrases, un refrain par-ci par-là. Alissa s'est impliquée assez tôt dans le processus. À cette étape, nous avions quelques pistes mais il ne s'agissait pas vraiment encore d'un album. Le processus a été graduel... En fait, c'est assez difficile de dire à quel moment on commence vraiment à écrire un album. Nous étions un peu dans les limbes à ce moment là parce qu'Angela et moi n'étions pas très enthousiastes à l'idée d'écrire de nouvelles chansons : elle a été très claire sur le fait qu'elle ne voulait pas travailler sur le nouvel album et qu'elle souhaitait rester en « pause ». C'est donc vraiment quand Alissa est arrivée que le nouvel album a commencé. Le départ d'Angela et l'arrivée d'Alissa nous a vraiment aidé à nous recentrer. On s'est mis au travail sérieusement parce qu'on savait qu'on devrait atteindre le niveau le plus élevé possible. Cela devait être un album vraiment incroyable, pas juste un bon album. On ne peut pas commencer une nouvelle ère avec un album médiocre car les gens blâmeraient forcément Alissa. On s'est un peu mis la pression mais nous nous sommes aussi beaucoup amusés avec la créativité injectée dans cet album. « War Eternal » commence par toutes les chansons que j'ai composé en Amérique, peut-être parce que ce sont les plus traditionnelles. Et quand Alissa est arrivée, on a commencé à travailler sur de nouveaux morceaux. C'était désormais différent parce qu'Alissa était maintenant notre chanteuse, ça ouvrait d'autres portes. On pouvait tenter de faire ceci ou cela parce qu'Alissa serait capable de faire des parties de chant incroyables à tel ou tel endroit. On pouvait réfléchir avec une voix différente en tête et le résultat de ce processus est la deuxième partie de l'album.

Pierre-Manu : Alissa, je suppose qu'en rejoignant Arch Enemy tu vas te concentrer sur les « screams » et les « growls » uniquement ? Est-ce que ce n'est pas un peu frustrant de laisser de côté une partie de tes compétences vocales ?

Alissa : Je pense que dans le groupe, nous avons tous d'autres talents que celui de faire des chansons d'Arch Enemy. Nous sommes tous capables de jouer des styles de musique différents. Mais je pense que lorsqu'on arrive à un certain âge, en tant que musicien, on apprend à savoir quel talent utiliser, et à quel moment. Je ne pense pas que ça aurait été approprié d'arriver avec un chant clair sur une chanson de Arch Enemy car les guitares chantent déjà. C'est un équilibre différent et intéressant que le chant soit la partie brutale et que les guitares soient la partie mélodique qui monte en puissance. On voit rarement cela dans le métal. Ce n'est pas vraiment frustrant, je suis totalement satisfaite par la musique que nous faisons. Nous sommes tous très ouverts d'esprit donc peut-être que nous inclurons du chant clair dans le futur si ça marche. J'ai l'impression que tant qu'on fait une très bonne chanson, il n'est pas important de se demander si j'utilise 100% de mon potentiel ou juste 5 %. Certaines des meilleures chansons au monde sont aussi les plus simples à mon avis. Donc je pense que c'est vraiment la chose la plus mature à faire pour le groupe. Arch Enemy a déjà un son bien établi, donc je ne comptais pas arriver et changer tout ça. Cela dit, j'ai essayé quelques petites choses. Je pense que ma voix a une gamme, ici on a les purs cris death metal (montre le côté gauche d'une gamme imaginaire avec sa main) et là on a le chant type princesse Disney (montre le côté droit) et je peux me balader entre les deux. Avec Kamelot, on est plus proche du côté droit et avec Arch Enemy, on est beaucoup plus près du côté gauche. J'ai également pu faire des choses intéressantes entre les deux. Sur certains refrains de « As The Pages Burn » par exemple, il y a une sorte de mélodie dans les cris. C'est une nouvelle technique vraiment amusante que je commence seulement à explorer. J'ai donc arrêté d'utiliser une technique mais j'ai déjà commencé à en apprendre une autre. C'est ce qui est bien lorsque tu commences à travailler avec de nouvelles personnes, tu en apprends de plus en plus. Puis il y aussi cet autre projet que je fais à la maison avec de super musiciennes de métal. C'est vraiment juste pour le fun pour l'instant, mais on sortira probablement un album dans quelques temps. Et ce n'est quasiment que du chant clair ! Donc pour ceux qui ont vraiment envie de m'entendre chanter, s'il y a peu de chant clair dans Arch Enemy, il y'en aura beaucoup avec ce groupe.

Guillaume : Peux-tu nous dire le nom de ce groupe ?

Alissa : Je ne vais pas te donner le nom du groupe car nous sommes encore entrain d'y travailler, mais je peux te dire que c'est un groupe de filles. Il y a Justine de Black Heart, plusieurs membres de Kittie et moi-même. Nous nous amusons beaucoup toutes ensembles à faire de la musique, c'est un groupe cool !

Michael à l'occasion de notre interview le 19 avril 2014 à Paris

Pierre-Manu : Michael, tu as mentionné récemment ton souhait de t'améliorer en tant que guitariste et compositeur. « War Eternal » est beaucoup plus composé d'harmonies et on peut entendre des nappes de guitare neo-classiques. Techniquement parlant, quelles sont les améliorations que tu as faites par rapport aux autres albums ?

Michaël : Oui, je crois que je voulais juste que cet album soit « plus ». Je voulais plus de mélodie et un rythme plus intense. J'ai beaucoup évoqué le mot « atmosphère ». Mais c'est juste un grand mot, comment définir ce mot ? Je voulais plus de tout. J'ai également essayé d'arriver à un très haut niveau d'émotion. Je pense que beaucoup de morceaux sur « Khaos Legion » étaient des tueries. Mais c'était surtout beaucoup de colère avec un son très heavy basé principalement sur des riffs. Donc cette fois, je voulais vraiment me concentrer sur les mélodies. Sur cet album aussi, il y a de gros riffs, mais il s'y passe aussi beaucoup d'autres choses avec des arrangements vraiment plus complexes. Les guitares sont arrangées différemment car c'était la première fois que je travaillais avec Nick. Il se sert de techniques nouvelles qu'il m'a apprises lorsque nous avons tourné ensemble pendant un an. De mon côté, je lui ai montré comment je faisais les choses, et il a appris comment jouer du Arch Enemy. On a beaucoup échangé, on s'est rapproché et on s'est beaucoup inspiré l'un de l'autre. On se motivait mutuellement : on en rajoutait beaucoup sur l'idée que ce serait « le projet le plus intense qu'on ait jamais fait », et ce genre de choses. On a bu énormément de café, on a beaucoup joué de guitare et parfois les choses sont peut-être allées un peu vite. Car désormais je me dis « comment vais-je arriver à jouer ça en live ? » (rires). Il sera bientôt temps de commencer à répéter, de prendre la guitare, d'essayer de comprendre ce qui s'est passé et de voir comment on y arrivera. Nous nous sommes vraiment amusés en écrivant « War Eternal ». Je souhaitais juste qu'on ait une palette d'émotions plus large et je pense qu'Alissa est parfaite pour ça. On a aussi travaillé avec un orchestre et pour la première fois, avec un chef d'orchestre. Ça a ajouté beaucoup de profondeur et d'atmosphère à notre son. Vous pouvez entendre l'orchestre sur « Time Is Black » , « Avalanche » « You Don't Know My Name » et l'intro. On a enregistré avec un monsieur qui s'appelle Ulf Janson. C'est un arrangeur très célèbre en Suède pour des artistes beaucoup plus mainstream comme Céline Dion, Britney Spears ou les Backstreet Boys avec qui il fait surtout de grandes balades. Je l'ai rencontré à une fête chez des amis communs et on a échangé nos numéros. Il m'a expliqué que son job était d'arranger des orchestres et d'écrire des arrangements pour cordes à l'intention de ces artistes grand-publics. Je me suis dit que ça avait l'air très cool mais probablement très cher également. Mais le lendemain, il m'a envoyé un message en me disant : « J'ai écouté Arch Enemy, j'ai regardé Nemesis sur Youtube et c'est un des trucs les plus incroyables que je n'ai jamais entendus et je veux qu'on travaille ensemble ! ». La semaine suivante, j'étais chez lui et nous étions assis près du piano. J'avais ma démo et ma guitare électrique. Je me disais : « je ne sais même pas de quelle note il s'agit... ». Mais on a essayé de voir ce qu'on pouvait ajouter à notre musique. C'était évidemment un processus très intéressant, et c'est super car c'était la première fois pour nous.

Pierre-Manu : Alissa, il y a dix ans, quand tu as commencé l'aventure The Agonist, as-tu imaginé que tu rejoindrais un groupe aussi important ?

Ecoutez la réponse d'Alissa

Alissa : Non, mon but était juste de faire de la musique et d'aller le plus loin possible. Je n'ai jamais prévu de quitter un groupe ou d'en rejoindre un autre. Je me suis dit que j'allais faire de la bonne musique en espérant que le plus de personnes possible l'apprécieraient. Le but était juste de faire de la musique, sans avoir à rentrer chez moi ou à travailler dans un bureau, je voulais juste gagner assez d'argent pour vivre de ma musique. Je ne l'avais jamais vraiment imaginé mais quand c'est arrivé, ça a finalement semblé assez naturel, ça ne semblait pas si bizarre. J'ai l'impression que c'est le bon moment pour tout le monde : il y a une bonne énergie créative dans le groupe. Je me souviens aussi que quand j'étais plus jeune, je regardais un DVD de « Lamb Of God » : à un moment, ils disaient qu'ils avaient lutté pendant neuf ans avant que qui que ce soit ne s'intéresse à eux. Alors je me suis dit que si dans 9 ans, je n'étais encore arrivé à rien, c'est que ce n'était peut-être pas mon destin. Et nous voilà, quasiment neuf ans plus tard, et tout ça arrive enfin... C'est un peu bizarre mais surtout assez naturel.

Pierre-Manu : As-tu envisagé la possibilité de gérer les deux groupes en même temps.

Alissa : Oui, c'était ce que j'avais en tête mais mon précédent groupe ne le voulait pas. Je n'ai donc pas vraiment eu le choix... J'imagine qu'ils ont pensé que je n'aurais pas le temps. Je ne peux pas vraiment parler pour eux car nous ne sommes plus en contact, et c'est triste pour moi. Mais au moins, je suis ravie de constater que les fans sont assez fidèles pour me suivre toutes ces années. Je suis heureuse de pouvoir leur donner un album dont je suis vraiment fière.

Pochette de l'album War Eternal de Arch Enemy (2014)

Guillaume : Pouvez-vous nous expliquer le sens de l'artwork conçu par Costin Chioreanu pour « War Eternal » ?

Alissa : Je crois que c'est une de mes pochettes d'album préférées, et pas seulement de groupes dans lesquels j'ai été ! C'est très sombre, ça représente bien l'ambiance de l'album. Je pense que si vous démarrez l'écoute de l'album et que vous regardez cet artwork, vous avez presque l'impression d'être dans la pièce, regardant cette scène se produire. Bien sûr, les rats et les cochons représentent les « rats » et les « cochons » de notre société au sens figuré, vous savez, ceux qui essaient de se faufiler partout et de faire de mauvaises choses. Ils ont des outils dans les mains : une pyramide, un crâne, du feu. Tous ces éléments sont très symboliques et véhiculent beaucoup de sens. En fait, la scène toute entière ressemble à une parodie de scène religieuse. Au lieu d'un halo de lumière, il y a le logo de Arch Enemy entouré d'un halo rouge diabolique derrière le visage de la Mort. Cela veut dire littéralement que la guerre est éternelle. Il ne s'agit pas forcément d'une guerre entre les nations, pour le pétrole ou quelque chose de ce genre. Cela veut juste dire que toute notre vie est une bataille. À compter du jour de votre naissance, votre seule véritable protection est la Mort. Les gens vous encercleront toujours, vous auront à l’œil, essaieront de vous changer, d'obtenir ce qu'ils veulent de vous. Et parfois, il semble ne pas y avoir d'échappatoire. C'est de cela que traitent nos paroles : reste qui tu es, n'arrête jamais de te battre parce que c'est une guerre éternelle. C'est une sorte de synthèse de tous les sujets politiques que Arch Enemy a couverts dans le passé mais en les amenant sur un terrain plus personnel pour que les fans puissent s'y reconnaître.

Pierre-Manu : Tu viens déjà de répondre à ma prochaine question. L'album entier semble se concentrer sur les douleurs passées et la capacité à se relever, à reprendre des forces, avoir confiance en soit et laisser le passé de côté quoi qu'en disent les autres. Est-ce que c'est le message que vous vouliez faire passer ?

Michaël : Oui, exactement. Aussi sombre et heavy que soit notre musique, on a aussi une certaine positivité. Parce qu'il y a l'obscurité mais il y aussi la lumière au bout du tunnel, et c'est quelque chose dont il est bon de se souvenir. Je pense qu'on sera toujours ce genre de groupe.

Pierre-Manu : Michael, tu as choisi de confier le mixage et le mastering à une nouvelle personne, Jens Bogren (Opeth, Paradise Lost), peux-tu nous en dire un peu plus sur ce choix ?

Michaël : Nous avions déjà beaucoup travaillé avec Rickard Bengtsson. On s'était rencontré lors d'un festival, il y a longtemps... On s'est dit qu'il était peut-être temps de passer à autre chose car nous avions l'impression d'avoir fait tout ce qu'il était possible de faire ensemble. En fait, c'est facile d'aller toujours vers les mêmes personnes. Si on avait travaillé avec lui une fois de plus, on savait exactement à quoi ça ressemblerait, c'est à dire exactement à la même chose que d'habitude. On a fait du très bon travail ensemble, de très bons albums. Il était juste temps de passer à quelque chose de nouveau.

Pierre-Manu : Je trouve que le son de « War Eternal » semble plus « propre » et plus précis que d'habitude. Quand on s'isole pour écouter l'album, on peut entendre beaucoup de détails.

Michaël : Vraiment ? Parce qu'en fait, je trouve justement qu'il sonne plus organique... Mais je suppose que c'est subjectif. J'en suis très content, on peut vraiment entendre tous les instruments et les solos. En tout cas, dans l'ensemble, je pense que c'est un album très puissant.

Alissa : Je voulais vraiment un album qui sonne comme ça et maintenant je l'ai.

Michaël : Il sonne vraiment heavy et dense. on souhaitait plus de profondeur et je pense qu'on a atteint cela, ainsi que d'obtenir cette « atmosphère » dont on parlait au début. On est vraiment satisfait. Lorsqu'on enregistre ces affreuses démos au début, et qu'on se dit « imagine ça, mais avec une bien meilleure production », ça ne marche pas toujours et on ne se retrouve pas avec l'album qu'on espérait. Ça arrive à tous les groupes. Mais cette fois je crois que ça a marché parce qu'on s'est vraiment donné le temps de travailler sur chaque détail et on est parvenu à reproduire le son que nous avions en tête.

Alissa sur scène avec Marco Hietala à l'occasion du concert de Nightwish à Denver le 28 septembre 2013

Guillaume : Alissa, récemment tu t'es retrouvée en guest dans plusieurs groupes : Kamelot, Delain et un show improvisé avec Nightwish. Comment ces groupes t-ont-ils connus et t'ont proposé de chanter avec eux ?

Alissa : Je pense que j'ai été chanceuse dans le sens où j'ai toujours pensé que de bonnes choses m'arriveraient en travaillant dur. J'espère que c'est comme ça que marche le monde. J'ai donc toujours travaillé dur en essayant de maîtriser différents styles de chant. Kamelot m'a connu parce que nous assurions leur première partie avec mon précédent groupe. Nous sommes tout de suite devenus amis et nous avons commencé à chanter ensemble sur cette tournée. Au début, c'était du style : « peut-être pourrais-tu faire quelques shows avec Elize ? ». Puis Tommy a rejoint le groupe, et c'est devenu ce nouveau show vraiment amusant. J'adore Kamelot, je vais continuer à chanter avec eux dès que je le pourrai. En fait, j'ai encore quelques shows de prévus avec eux. Delain était en première partie de Kamelot et je les ai trouvés excellent, alors je me suis achetée leur disque au stand de merchandising et je l'ai écouté en faisant mon jogging. Ça m'a confirmé que j'avais raison de penser que c'est un groupe génial. Ils m'ont ensuite demandé si je voulais chanter avec eux et, bien sûr, j'ai dit « oui » parce que c'est vraiment de la très bonne musique. Avec Nightwish, c'est pareil. Kamelot faisait leur première partie et Anette était vraiment excellente tous les soirs. C'est une super chanteuse et aussi une personne très sympa. Un soir, on sortait de scène et Anette était malade donc Nightwish nous a demandé de la remplacer. On ne savait pas vraiment ce qui se passait mais on s'est dit qu'il y avait une salle pleine attendant ce concert. Donc le groupe a demandé au public s'il voulait qu'on assure le concert ou s'il préférait être remboursé et revenir plus tard lorsque Anette irait mieux. Mais comme tout le monde était déjà dans la salle, impatient de voir Nightwish, alors on l'a fait et les fans ont été super réceptifs. Désormais, Floor est leur chanteuse et je pense que c'est une des chanteuses les plus respectées du milieu. Elle fait un travail incroyable et elle est vraiment excellente. Je me sens vraiment chanceuse d'avoir travaillé avec tous ces groupes qui sont les meilleurs dans leur genre. Mais aussi de connaître autant de chanteurs talentueux, en particulier Tommy Karevik. Je crois que c'est le meilleur chanteur que j'ai jamais entendu. Vous devriez l'écouter chanter « Seventh Wonder », parce que c'est juste incroyable. Je n'ai jamais entendu personne chanter comme cela. Il y aussi tellement de chanteuses talentueuses avec lesquelles je travaille maintenant : Angela (Gossow), Anette (Olzon), Elize (Ryd), Floor (Jansen) et Charlotte (Wessels). C'est incroyable pour moi. Parce que je me souviens qu'au début je me sentais seule et maintenant tellement de groupe géniaux ont une femme comme leader... Et c'est cool de faire partie de ça.

Pierre-Manu : Une tournée commence au mois de Mai, je ne vois pas de date parisienne, est-ce qu'il y a une raison à ça ?

Michaël : En fait, il y aura une date à Paris le 2 décembre, mais c'est en première partie de Kreator. Ce sera une grosse tournée qui fait le tour de l'Europe.

Alissa à l'occasion de notre interview le 19 avril 2014 à Paris