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« J'ai écris les paroles de "Chemical Insomnia" quelques jours après avoir accouché car j'étais très fatiguée. Mais je n'ai jamais pris de somnifère pour autant. »

Interview de Simone Simons et Coen Janssen (EPICA)

Un peu plus de deux ans après avoir rencontré Simone et Isaac d'Epica, c'est cette année accompagnée de Coen que nous retrouvons la chanteuse pour parler du nouvel album du groupe, The Quantum Enigma. Accueillis par une Simone souriante et joviale, elle est vite rejointe par Coen, le claviériste du groupe. Les deux hollandais vont répondre à nos questions dans une atmosphère détendue et toujours avec un peu d'humour.

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Propos recueillis à Paris par Nicolas et Guillaume le 20 mars 2014, retranscrits par Sabrina et traduits par Nicolas.

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Nicolas : Pouvez-vous nous expliquer pourquoi l'album s'appelle The Quantum Enigma et quel est le principal thème de cet album ?

Simone : À la base, The Quantum Enigma trouve son inspiration dans une partie de la physique quantique et de la recherche de la perception de la réalité. Je ne vois pas la même chose que ce que toi tu vois, car ce que je vois est influencé par mon esprit. Ce n'est donc pas la « vraie réalité » mais ce que je pense être la réalité. Donc c'est d'une certaine façon à la fois philosophique mais aussi scientifique. La physique quantique a déjà été un de nos thèmes avec la chanson « Kingdom Of Heaven » de l'album « Design Your Universe ». Et pour ce nouvel album, Mark (Jansen) voulait développer un peu ce concept. C'est le fil rouge de cet album : toutes les chansons et toutes les paroles sont très spirituelles et philosophiques. Et écrire à propos de l'esprit humain est ce que nous faisons le plus. Tout ça peut sembler très compliqué et scientifique mais c'est fondamentalement un gigantesque monde inconnu sur lequel nous pouvons écrire beaucoup de morceaux.

(Simone s'adresse à Coen) Tu as autre chose à rajouter sur The Quantum Enigma et sa signification ?

Coen : C'est le meilleur album metal de tous les temps ! (rires)

Simone : (rires) C'est vrai !

Simone et Coen à l'occasion de notre interview à Paris, le 20 mars 2014

Guillaume : Chaque morceau du nouvel album a une structure assez complexe et demande plusieurs écoutes pour bien le « comprendre ». Comment avez-vous composé cet album ?

Coen : Nous avons principalement composé de la même façon que pour les précédents. Je pense en fait que cet album est un peu plus facile à appréhender quand tu l'écoutes pour la première fois. Par exemple, je ne pense pas qu'il y ait besoin de l'écouter autant de fois que l'album précédent. Mais c'est peut-être parce que nous l'avons enregistré un peu différemment : nous nous sommes retrouvés au studio, et nous avons eu plus de temps pour nous concentrer sur les détails, tous ensemble, plutôt que de travailler par internet. Au lieu de s'envoyer par mail les mélodies de chacun, nous avons pu discuter plus directement et avec bien plus d'interactions sur chaque détail de cet album. Mais je crois vraiment qu'au final l'ensemble des morceaux s'écoute plus facilement dès la première écoute.

Simone : Je suis d'accord. L'album est plus compact et contient moins de morceaux très longs, mais beaucoup de mélodies accrocheuses et de bons riffs.

Coen : Oui, je pense que cet album contient davantage de « chansons » que de « longues pièces musicales ».

Nicolas : Comment êtes-vous parvenus à trouver le mixage parfait entre tous les nombreux éléments que comporte chaque morceau (chant, instruments, choeurs, orchestre, grunts...) ?

Coen : On cherche toujours le mixage parfait, et on continuera toujours jusqu'à l'obtenir. Mais je ne pense pas que tu puisses trouver le mixage parfait, c'est plus un processus qui se fait naturellement.

Guillaume : La pochette de l'album est une image assez complexe et chargée de symboles. Pouvez-vous nous en expliquer certains ?

Simone : Il y a une montagne et un oeil qui représentent notre façon de voir le monde, et il y a la partie sous la mer qui est beaucoup plus grande que le monde que nous voyons. Il y a beaucoup de mystères dans cette pochette, comme les bateaux que l'on peut voir et qui cherchent des réponses aux questions de notre vie, le bouddha qui représente le spirituel, les symboles représentant les quatre éléments : la terre, le feu, l'eau et l'air. Il y a aussi des séquences d'ADN, des molécules... La question de la vie et de la mort fait aussi partie de ce que l'on a voulu montrer sur cette pochette.

Coen : L'idée c'est de montrer qu'il y a beaucoup de choses que l’œil ne peut pas voir.

Nicolas : Dernièrement est parue la lyric-video de « The Essence Of Silence » dans laquelle on peut d'ailleurs voir une version alternative de la pochette, avec une tête de mort à la place du bouddha et de la fumée au centre de la montagne.

Simone : En fait la pochette n'est qu'une partie de l'artwork complet. Quand vous ouvrirez le livret de l'album, vous verrez qu'il y a bien plus que la pochette : elle représente le centre de l'artwork complet qui contient encore plus de choses à voir.

Coen : Cette image traduit le fait qu'il n'est pas possible de tout voir et que même l'image complète ne reste qu'un fragment de ce que l'on peut voir. Il y a beaucoup de couches les unes sur les autres et de questions philosophiques en suspens.

Pochette de l'album The Quantum Enigma (2014)

Guillaume : La pochette est bien signée de Stefan Heilemann ?

Simone : Tout à fait. Il avait déjà réalisé les pochettes de nos trois derniers albums, Requiem For The Indifferent, Design Your Universe et The Divine Conspiracy.

Coen : Oui, on travaille avec lui depuis The Divine Conspiracy. C'est un très grand artiste et on aime vraiment son travail.

Nicolas : « Kingdom Of Heaven » est l'un des morceaux les plus emblématiques de Design Your Universe. Comment vous êtes-vous décidé à composer une suite (« The Quantum Enigma - Kingdom Of Heaven part 2 », le dernier titre de l'album) ?

Simone : En fait, la physique quantique était déjà évoquée dans « Design Your Universe » et c'est devenu pour Mark sa principale source d'inspiration pour les paroles. La chanson a la même introduction que « Kingdom Of Heaven », avec les chants graves des moines tibétains, et les paroles sont proches, il y a aussi le sujet de la vie et de la mort mais c'est plutôt dans « Sense Without Sanity ».

Coen : Oui, mais c'est vrai qu'on retrouve aussi ce thème dans le morceau « The Quantum Enigma ». Assez tard durant la production de l'album, on a alors décidé de l'appeler « Kingdom Of Heaven part 2 ». Il y a cette connexion dans le titre du morceau avec « Design Your Universe » parce qu'il y a dans ce morceau plus de connexion à « Design Your Universe » que dans n'importe quel autre morceau de l'album.

Nicolas : Vous aimez terminer chaque album avec un long morceau. Certains compositeurs, comme Tuomas Holopainen de Nightwish, trouvent plus facile de composer un long morceau (comme « Ghost Love Score ») que d'essayer de mettre tout ce qu'ils ont en tête dans une chanson de quatre minutes. Qu'est-ce qui est le plus facile pour vous ? Et quel type de morceau préférez-vous composer ?

Coen : Ça dépend. Si on a un morceau assez court et qu'on souhaite mettre tout dedans, alors oui c'est très difficile. Mais si on a un long morceau et qu'on veut qu'il reste intéressant du début à la fin, alors c'est tout aussi difficile. Il y a des avantages et des inconvénients dans la composition de toute sorte de morceau. Parfois il faut aller au plus simple en composant un morceau avec un début, un milieu, une fin et une structure facile tout le long, parce que c'est ce qui va bien avec la musique. Et pour d'autres chansons, comme « The Quantum Enigma », elles deviennent longues plus naturellement : quand les couplets et les refrains sont longs par nature, tout ce que l'on construit autour est plus long aussi. Mais malgré tout, je continue de penser que « The Quantum Enigma » n'est qu'une chanson. Certes elle dure dix minutes mais à l'écoute on n'a pas l'impression qu'elle dure aussi longtemps. C'est comme « Consign To Oblivion », elle dure dix minutes mais donne l'impression d'en durer trois ! C'est comme ça que je vois la musique : c'est un art mais c'est aussi un art de jouer avec le temps. Il faut allonger le temps ou le rendre plus compact afin d'en faire quelque chose de beau. Ce n'est jamais prémédité, on ne s'assoit pas en se disant « bon, je vais écrire un morceau de 4 minutes », ce n'est pas comme ça que cela fonctionne pour moi. On écrit juste un morceau et on voit où cela nous mène !

Guillaume : Nous sommes tous les deux fans du jeu vidéo World Of Warcraft et l'interlude de l'album, « The 5th Guardian », nous a beaucoup fait penser à la musique de l'extension « Mists Of Pandaria ». Connaissez-vous ce jeu ?

Coen : Non, je n'ai jamais joué à World Of Warcraft mais il me semble que cela parle de pandas, c'est ça ? J'ai joué aux précédents jeux Warcraft mais jamais au dernier.

Guillaume : Comment avez-vous eu l'envie de composer un interlude aux sonorités asiatiques comme « The 5th Guardian » ?

Coen : Isaac a commencé à composer « Chemical Insomnia » qui contient le thème musical de l'interlude que l'on retrouve aussi dans le refrain. Et quand il me l'a joué, je crois que l'on était en tournée en Russie à ce moment là, et j'ai trouvé que ça sonnait un peu asiatique, comme une petite touche asiatique. J'ai alors pensé que nous devrions écrire une longue intro pour ce morceau et la rendre « asiatique ». Ensuite elle s'est presque écrite toute seule. Après si on cherche à créer une atmosphère comme celle-là, il faut chercher des instruments qui vont bien aller avec le son asiatique qu'on souhaite donner. Au final, l'interlude fait rapidement penser à la bande originale d'un film comme « Kung Fu Panda » et probablement comme celle de « Mists Of Pandaria ». On reconnaît bien le son asiatique grâce aux instruments utilisés, au choix des harmonies et à la mélodie. Et puis, on est tous des fans de « Kung Fu Panda », alors... (rires)

2ème partie du documentaire sur l'enregistrement de The Quantum Enigma

Nicolas : L'album dure 70 minutes avec 13 morceaux, mais vous allez sortir 5 autres morceaux sous la forme de bonus tracks dans les différentes éditions de l'album. Comment avez-vous fait votre choix entre celles que vous avez conservées pour l'album et celles que vous avez laissées en bonus ?

(Coen simule des coups de poing)

Simone : Ça a été un choix vraiment difficile, parce que nous avions tous nos morceaux favoris parmi les nouvelles chansons. Pour cet album, nous avons enregistré 18 morceaux et nous les aimions tous à égalité, ce qui fait que l'on s'est décidé à la dernière minute : « Ok, on se décide, celle-là ira sur le CD et celle-là ira en bonus ». Mais afin qu'aucun morceau ne finisse perdu dans un fond de tiroir, on a vraiment fait en sorte que tous les morceaux soient publiés d'une façon ou d'une autre. Voilà pourquoi on a ces morceaux, et aussi quelques versions acoustiques. Au final, on a huit morceaux bonus, ce qui est assez fou : c'est le plus gros travail que l'on ait jamais fait ! Dans le passé, on ne devait avoir qu'un morceau ou deux qui iraient sur la version japonaise et c'est tout !

Coen : Et il s'agissait de morceaux qui n'étaient pas aussi bons que le reste, pour la plupart. Alors que là, s'il y avait eu un moyen de mettre 80 ou 90 minutes de musique sur un CD, nous aurions avec plaisir mis tous les morceaux dessus. Ça a vraiment été une décision difficile à prendre entre nous, une vrai lutte !

Guillaume : Quand on s'était vu pour la promo de « Requiem For The Indifferent », vous nous aviez dit que la limite de 70 minutes sur un CD avait toujours été un problème pour vous et que vous aviez été obligés de couper une petite partie de « Kingdom Of Heaven » (dans « Design Your Universe ») par exemple. Avez-vous été confrontés à la même situation pour The Quantum Enigma ?

Simone : Les chansons dans leur version démo ont été raccourcies et un peu recoupées, en effet. Mais c'était plus pour leur offrir une meilleure structure qu'à cause d'un manque de place. Quand nous avons fait la sélection des chansons pour l'album, Coen faisait les calculs pour savoir quels morceaux prendre au final pour l'album, et sous quelle version : par exemple, certains préféraient la version longue de l'interlude, d'autres la version courte etc... Donc, à la fin, c'est une affaire de mathématiques afin de faire rentrer tous les morceaux. Mais nous n'avons rien coupé de plus, ça aurait vraiment été un gâchis !

Nicolas : J'ai écouté de nombreuses fois l'album, et pourtant je reste incapable de reconnaître certains passages des studio reports que vous avez diffusés sur YouTube. Ils viennent des bonus tracks ?

Coen : Et oui, d'une façon assez mystérieuse, la plupart des chansons enregistrées devant la caméra en studio étaient tirées des bonus tracks ! (rires)

Nicolas : Ça me rassure, je commençais à devenir fou !

Simone : Et non, c'est juste une autre partie de l'énigme quantique ! (rires) Mais oui, comme l'a dit Coen, on donne un aperçu de nombreux morceaux dans ces studio reports. En réalité, une bonne partie ne sera pas sur l'album mais en bonus tracks, donc ça préserve encore assez bien le mystère autour de l'album en lui-même.

Coen : Et plusieurs passages sont aussi en versions instrumentales.

Nicolas : La prochaine question va probablement être une question stupide donc je m'excuse par avance.

Simone : Mais non, il n'y a pas de question stupide !

Nicolas : En fait je me demandais si « Chemical Insomnia » était de près ou de loin un clin d’œil au morceau « Inimical Chimera » du premier album d'After Forever (le précédent groupe de Mark Jansen). Parce que les noms sont très proches, comme des anagrammes, et que le début des morceaux a une structure assez similaire.

Coen : C'est une question stupide ! (rires)

Ecoutez la réponse de Simone

Simone : Ah non, aucun rapport ! Tu peux toujours spéculer mais cette fois, non ! La chanson a été composée par Isaac qui n'a aucun lien avec After Forever et j'ai moi-même écrit les paroles sans penser un instant à « Inimical Chimera ». La chanson elle-même parle d'un insomniaque qui a besoin de somnifères. C'est comme être dans un cercle vicieux dans lequel tu ne sais pas si tu dors ou si tu es réveillé : les cauchemars, les rêves et la réalité sont mélangés. En fait j'ai écris ces paroles quelques jours après avoir accouché car j'étais très fatiguée. Mais je n'ai jamais pris de somnifère pour autant (rires). Mais ça ne m'empêche pas de devenir un peu folle la nuit quand je ne parviens pas à m'endormir. Il ne faut pas vous inquiéter, je ne prends pas de somnifère, vraiment ! D'ailleurs quand Mark a lu les paroles, il est venu me demander si j'allais bien et si c'était autobiographique ! J'ai répondu que non, que j'étais uniquement très fatiguée et que je n'arrivais pas à dormir mais que je ne prenais pas de somnifère pour autant ! Je n'en ai jamais pris !

Nicolas : D'accord, donc c'est moi qui ai cherché trop loin avec cette histoire de référence !

Coen : Mais à partir de maintenant, on dira dans chaque interview qu'il y a une connexion entre ces deux morceaux, pour que ça paraisse encore plus compliqué !

Nicolas : C'est gentil merci beaucoup ! (rires)

Guillaume : Nous allons maintenant parler de la prochaine tournée. Elle commence dans quelques semaines, avec un concert spécial fin avril pour la sortie de l'album. Qu'allons-nous voir pour cette nouvelle tournée ?

Simone : Nous serons tous nus sur scène et Coen se cachera derrière son clavier !

Coen : Ce serait drôle ! Mais pour répondre plus sérieusement, nous commençons tout juste à construire le concert. Bien sûr nous allons faire un gros show, mais pas aussi grand que pour Retrospect qui nous avait demandé deux ans de préparation ! Nous allons essayer de nous fixer un but et de faire un bon concert qui sera encore une fois plein d'énergie, avec peut-être quelques surprises. Et nous espérons pouvoir emmener ce concert en Europe et bien-sûr en France.

Extrait du livret du DVD/BR Retrospect (2014)

Nicolas : Vous avez une idée de la date de votre prochaine venue en France justement ?

Coen : Nous commencerons la tournée probablement en Novembre ou Décembre. Et il y a aussi un gros concert spécial que nous ferons à Paris en Janvier 2015 ou dans ces eaux-là. Ce sera le plus gros concert jamais fait par Epica en France : peut-être durera-t-il plus longtemps mais en tout cas ce sera dans une salle plus grande que d'ordinaire. Du coup, nous ne viendrons peut-être pas à Paris durant la tournée européenne afin de pouvoir nous concentrer sur ce gros concert à Paris plus tard dans la tournée. Ce sera dans une grande salle ! Et plus grande est la salle, plus énorme le concert sera !

Guillaume : Vous avez d'ailleurs beaucoup de morceaux qui durent assez longtemps. Maintenant que vous avez six albums, comment allez-vous décider du choix des morceaux pour la setlist ?

Coen : On va encore se battre !

Simone : Oui, tout le monde a ses morceaux préférés, et même si nous allons faire la promo du nouvel album, nous voulons continuer de jouer les morceaux de chaque album que nous avons fait. Si on est tête d'affiche d'un concert, on a entre 1h30 et 2 heures de concert ce qui nous permet de faire une bonne sélection déjà. Mais c'est vrai que l'on pourrait aussi jouer les six longs morceaux de nos albums et avoir une courte setlist !

Coen : En fait lors du concert spécial pour la sortie de The Quantum Enigma, nous allons jouer tous les morceaux de l'album. Et comme cela, on pourra voir quels sont les titres qui passent le mieux en concert et ceux qu'il vaut mieux laisser de côté. Ensuite, nous ferons notre setlist avec ces morceaux, et d'anciens morceaux, parmi les favoris des fans.

Nicolas : Ferez-vous évoluer la setlist d'un concert à l'autre ?

Coen : Généralement on a une setlist de base et on essaye de la changer un peu de temps en temps pour qu'elle reste intéressante à la fois pour nous et pour les fans. Mais tu sais, la plupart de nos fans veulent entendre « Cry For The Moon », donc... (rires)

Simone : Et aussi « Consign To Oblivion » !

Coen : Mais c'est vrai qu'à chaque fois que sort un album, il faut laisser d'anciens morceaux de côté, et ça devient de plus en plus difficile.

Simone lors du concert au Bataclan (Paris), le 29 avril 2012

Nicolas : Simone, tu as eu ton premier enfant (Vincent) l'été dernier, et Coen tu es le papa de deux enfants déjà. Comment allez-vous combiner la tournée avec votre rôle de parent ?

Simone : Nous avons tous les deux une super famille pour nous aider. Coen est plus expérimenté que moi car il a une fille de 3 ans et maintenant un petit garçon. Donc on se soutient, on se parle beaucoup, on se montre des photos « tiens, regarde, c'est mon garçon ! ». C'est une bonne chose en fait car maintenant Coen n'est plus le seul dans ce cas là et j'ai aussi quelqu'un avec qui parler de ça. Mais je suis dans un groupe de metal, nous faisons des tournées et j'adore en faire. J'ai toujours voulu être maman et je le suis aujourd'hui. Et je vais continuer à combiner mes deux passions. Jusqu'ici tout va bien !

Coen : Vous savez, ça pourrait être pire... On pourrait travailler sur un bateau en pleine mer pendant six mois alors que là nous ne sommes en tournée qu'un mois d'affilé. Ce n'est pas une situation idéale non plus si tu veux être à la maison avec tes enfants mais c'est ton boulot et tu dois t'arranger pour que ça fonctionne. Sinon tu dois quitter l'un ou l'autre. Or, quitter sa famille n'est pas une option (rires) et quitter le groupe serait aussi très dur.

Simone : Et puis quand nous ne sommes pas en tournée, nous sommes chez nous et parfois sur de longues périodes. Donc cela nous arrive d'être un mois ou deux à la maison.

Coen : Et il y a des périodes où nous n'avons pas à aller « au travail » ce qui nous permet d'être avec nos enfants toute la journée. C'est aussi un avantage par rapport à un autre travail. J'ai un ami qui est devenu papa et qui, deux jours après que son enfant soit né, a du repartir travailler toute la journée. Alors que moi j'ai pu rester à la maison pendant 6 mois après la naissance de ma fille puis de mon fils. C'est vraiment une chance. Et puis dans un mois on devra repartir en tournée !